Washington envisage une proposition pour "la ceinture humanitaire de Gaza" comme alternative à l'organisation controversée

Dans le cadre de ses efforts pour intensifier l'aide humanitaire à Gaza et passer à la deuxième phase de l'accord, l'administration américaine envisage une proposition ambitieuse pour acheminer l'aide vers la région, qui pourrait remplacer "l'Organisation humanitaire de Gaza" soutenue par les États-Unis et dont les activités sont temporairement suspendues.
Un responsable américain et un autre dans le domaine de l'aide, au courant du plan, ont révélé que cette proposition est "l'un des nombreux concepts à l'étude", dans le but de Washington de faciliter l'augmentation de l'acheminement de l'aide après deux ans de guerre.
Ce que l'on appelle "la ceinture humanitaire de Gaza" constitue "la colonne vertébrale" de la proposition, selon un document consulté par "Reuters". Cette ceinture sera composée de 12 à 16 centres d'aide, qui seront répartis le long de la ligne à laquelle les forces israéliennes se sont retirées à l'intérieur de Gaza, pour servir les populations des deux côtés de la ligne.
Ces centres ne se limiteront pas à la distribution, mais comprendront également des "installations de réconciliation volontaire" pour encourager les militants à renoncer à leurs armes et à obtenir une amnistie. Ils comprendront également des bases opérationnelles pour les forces devant aider la force internationale de stabilisation à désarmer Gaza.
La proposition stipule que "les Nations Unies et les organisations non gouvernementales à Gaza seront chargées d'utiliser la plateforme gérée par le Centre de coordination civil-militaire, et de fournir les biens distribués par les centres".
L'objectif de la proposition est d'acheminer toute l'aide vers Gaza exclusivement par ces centres dans un délai de 90 jours, avec "le Centre de coordination civil-militaire surveillant la sécurité des convois et l'assurant par la surveillance de drones pour garantir que le Hamas n'intercepte pas les camions".
Le plan comprend un mécanisme pour absorber ou remplacer "l'Organisation humanitaire de Gaza" par d'autres organisations telles que la Croix-Rouge et "l'Organisation du Samaritain", qui est une organisation d'aide chrétienne évangélique. À cet égard, Stephen Sneid, porte-parole de "l'Organisation du Samaritain", a déclaré : "L'organisation a reçu une offre pour participer au plan du gouvernement américain pour fournir une aide humanitaire aux habitants de Gaza... mais nous ne connaissons pas les détails, car (le plan) est encore en cours de développement".
En réponse à une question sur la proposition, un porte-parole de "l'Organisation humanitaire de Gaza" a indiqué que "le plan à long terme de l'organisation est de continuer à fournir de l'aide tant qu'il y a un besoin". L'organisation a confirmé qu'elle dispose "actuellement de financements suffisants pour continuer à travailler jusqu'à la fin de novembre". Il est à noter que l'organisation a temporairement suspendu ses opérations, la dernière distribution d'aide ayant eu lieu il y a 13 jours, et qu'elle a démantelé l'un de ses quatre sites de distribution, mais le porte-parole a mentionné la possibilité de "rouvrir le site à d'autres endroits à Gaza".
Il est probable que la nouvelle proposition américaine suscite des inquiétudes au sein des Nations Unies et des organisations d'aide internationales, en raison de sa similitude partielle avec le modèle de fonctionnement de "l'Organisation humanitaire de Gaza" qui repose sur des centres de distribution sécurisés avec la présence de gardes armés.
Un haut responsable de l'aide internationale, qui a demandé à rester anonyme, a exprimé ses inquiétudes en disant : "La description des centres d'aide est extrêmement préoccupante car elle ressemble aux sites de l'Organisation humanitaire de Gaza dans les zones contrôlées par les forces israéliennes".
Pour sa part, un responsable américain (qui a également demandé à rester anonyme) a expliqué que "la proposition reflète des concepts que les États-Unis étudient", en affirmant que "ce n'est pas le seul concept pour l'opération d'aide", et a refusé de spéculer sur la possibilité de sa mise en œuvre.
Il est à noter qu'avant le cessez-le-feu qui est entré en vigueur le 10 octobre, en application du plan du président américain Donald Trump, Israël et les États-Unis souhaitaient que les Nations Unies travaillent à travers "l'Organisation humanitaire de Gaza". Cependant, l'organisation internationale et d'autres organisations d'aide ont refusé cela, remettant en question la neutralité de l'organisation, et accusant son modèle de distribution de "militariser l'aide et de forcer les populations à se déplacer".