Dans un déclin sans précédent de la monnaie nationale, le rial iranien a enregistré ce matin, dimanche, son niveau le plus bas historique face au dollar américain, dépassant le seuil de 1,12 million de rials pour un dollar, selon les données des sites "Bonbast" et "Alan Chand" spécialisés dans le suivi du marché des devises non officielles en Iran.
Cette chute survient après la réimposition de sanctions internationales strictes contre Téhéran, suite à l'échec des négociations nucléaires entre l'Iran et les puissances occidentales, et l'activation de ce que l'on appelle le "mécanisme de déclenchement" par la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
Le dollar était échangé juste avant l'imposition des nouvelles sanctions à un peu plus d'un million de rials, mais la décision internationale a renvoyé le rial sur une pente descendante rapide, dans un contexte de tensions diplomatiques et économiques croissantes.
* Sanctions complètes entrent en vigueur
Les sanctions internationales sont entrées en vigueur samedi à 20 heures, heure de New York (minuit samedi/dimanche, heure de Greenwich), et comprennent l'interdiction des transactions liées aux programmes nucléaire et missile de l'Iran, ainsi que d'autres restrictions économiques.
Ces sanctions devraient approfondir la crise économique iranienne, déjà marquée par une forte inflation et une récession prolongée.
Réaction iranienne en colère
Le gouvernement iranien a fermement condamné cette initiative internationale, la qualifiant de "violation flagrante du droit international", et a affirmé dans un communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères qu'il "fera face à toute tentative de nuire aux intérêts du peuple iranien par une réponse ferme et appropriée", appelant les pays à ne pas se conformer à ces sanctions qu'il considère comme nulles et non avenues.
* Le programme nucléaire au cœur de la crise
Il convient de rappeler que les tensions sont revenues à la surface après des rapports de l'Agence internationale de l'énergie atomique indiquant que l'Iran continue d'enrichir de l'uranium à des niveaux atteignant 60 %, un taux qui s'approche dangereusement du seuil technique nécessaire à la production d'une arme nucléaire (90 %).
Et malgré le déni répété de Téhéran de chercher à acquérir une arme nucléaire, les puissances occidentales et Israël continuent de douter de ses intentions, ce qui a conduit à entraver les accords précédents qui avaient levé les sanctions il y a dix ans.
* Conséquences attendues sur l'économie iranienne
Les observateurs s'attendent à ce que la période à venir soit marquée par une nouvelle baisse de la valeur du rial iranien, ainsi qu'une augmentation des prix des biens de consommation de base et une pression accrue sur la classe moyenne et les pauvres du pays, dans un contexte d'incapacité du gouvernement à accéder aux marchés mondiaux ou à libérer ses fonds gelés.