Le canal de Suez en crise : les revenus chutent de 60 % et l'Égypte perd des milliards

Dans des déclarations officielles choquantes, le ministre des Affaires étrangères égyptien Badr Abdel Aati a révélé que les revenus et les importations du canal de Suez avaient chuté de 60 % en un an, entraînant des pertes dépassant 9 milliards de dollars pour l'économie égyptienne.
Cela a été déclaré lors de son discours d'ouverture du Forum d'Aswan pour la paix et le développement durable aujourd'hui dimanche, où Abdel Aati a souligné que Le Caire est convaincu que la sécurité et la stabilité reviendront dans la mer Rouge et le golfe d'Aden après la cessation des hostilités à Gaza.
Le ministre a expliqué que le nombre de camions traversant le canal de Suez avait chuté de manière dramatique, car "seulement 25 à 30 camions traversent désormais le canal chaque jour, après qu'il accueillait au moins 72 navires et embarcations par jour", notant que cette forte baisse du trafic maritime avait causé des pertes économiques directes pour l'Égypte.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait précédemment indiqué que l'Égypte avait perdu environ 9 milliards de dollars de revenus du canal de Suez au cours des deux dernières années, ce qui reflète l'impact des tensions géopolitiques régionales sur cette artère maritime essentielle, notamment dans le contexte de l'escalade militaire récente à Gaza et de son impact sur les routes maritimes.
En conclusion de son discours, Abdel Aati a affirmé qu'"il n'y a plus aucune justification pour qu'une partie exploite la souffrance du peuple palestinien pour justifier toute agression ou escalade ou pour faire passer des agendas particuliers", appelant à s'engager dans des solutions politiques et diplomatiques.
* Accord de cessez-le-feu à Gaza
Il est à noter qu'un accord de cessez-le-feu à Gaza est entré en vigueur le 10 octobre dernier, après des négociations indirectes qui ont duré plusieurs jours dans la ville de Charm el-Cheikh, sous l'égide égyptienne, américaine et qatarie, avec la participation turque.
L'accord stipule :
• La libération de tous les détenus israéliens vivants en une seule fois.
• La remise des corps des Israéliens décédés.
En contrepartie, Israël libérera des centaines de prisonniers palestiniens, y compris des dizaines de condamnés à de lourdes peines et à perpétuité.
• Un retrait partiel israélien de la bande de Gaza vers des frontières convenues.
• Ouverture des passages et autorisation d'entrée des camions de secours.
Et malgré le début de l'exécution de l'accord, Israël n'a pas encore accepté d'ouvrir le passage de Rafah à la frontière avec l'Égypte, exigeant la remise des corps de tous les prisonniers israéliens.
Le mouvement Hamas avait remis jusqu'à hier soir 12 corps, tandis qu'il recherche encore 16 autres dans la bande qui a subi des destructions massives.