Récupération des prix du pétrole après un plus bas de 16 semaines, soutenue par des prévisions de sanctions contre la Russie

Les prix du pétrole mondial ont connu, jeudi, une reprise notable, mettant fin à une série de pertes qui a duré trois jours consécutifs, et ont augmenté à partir de leurs niveaux les plus bas depuis environ quatre mois. Cette hausse est survenue dans un contexte de prévisions croissantes de durcissement des sanctions occidentales sur le pétrole russe, ce qui a constitué un soutien majeur pour les prix, malgré les pressions résultant des attentes d'une augmentation de l'offre pétrolière de l'alliance "OPEP+" le mois prochain.
À 01h16 GMT, les contrats à terme du brut de référence mondial "Brent" ont enregistré une hausse de 15 cents (soit 0,2 %), se stabilisant à 65,50 dollars le baril. Les contrats à terme du brut "West Texas Intermediate" américain ont également augmenté de 14 cents (soit 0,2 %), atteignant 61,92 dollars le baril.
Cette reprise fait suite à une séance de négociation précédente où les deux bruts avaient chuté d'environ 1 %, le "Brent" atteignant son plus bas niveau depuis le 5 juin et le "West Texas Intermediate" son prix le plus bas depuis le 30 mai.
Hiroyuki Kikukawa, analyste principal chez "Nissan Securities Investment", a commenté cette performance en disant : "L'attrait pour l'achat est apparu alors que le brut West Texas approchait du niveau de 60 dollars, et les risques géopolitiques croissants ainsi que les spéculations concernant le durcissement des sanctions sur le brut russe ont apporté un soutien supplémentaire aux prix".
Ces spéculations se renforcent après que les ministres des Finances du G7 ont confirmé, mercredi, leur intention de prendre des mesures pour accroître la pression sur la Russie, en ciblant les entités qui continuent d'acheter du pétrole russe ou qui aident à contourner les sanctions.
De plus, des rapports d'actualités ont ajouté un autre facteur de soutien, le "Wall Street Journal" rapportant que les États-Unis fourniront à l'Ukraine des informations de renseignement pour mener des frappes de missiles à longue portée sur les infrastructures énergétiques russes, y compris les raffineries et les pipelines, dans le but de priver Moscou de revenus pétroliers.
D'autre part, Kikukawa a noté qu'il y avait des facteurs qui limitaient l'ampleur des gains, en disant : "Les craintes liées à la fermeture du gouvernement aux États-Unis, ainsi que les prévisions d'augmentation de la production de l'alliance 'OPEP+', ont pesé sur le moral et limité les gains des prix".
Ces prévisions se sont renforcées après que trois sources ont révélé que l'alliance "OPEP+" pourrait approuver lors de sa prochaine réunion une augmentation de la production de pétrole allant jusqu'à 500 000 barils par jour en novembre, une augmentation qui équivaut à trois fois celle prévue en octobre. Les sources estiment que cette augmentation s'inscrit dans les efforts de l'Arabie Saoudite pour récupérer sa part de marché, malgré des signes de baisse de la demande américaine et asiatique.
Dans le même contexte, des données publiées par l'Administration américaine de l'information sur l'énergie, mercredi, ont ajouté davantage de pressions. Les données ont montré une augmentation des stocks de pétrole brut, d'essence et de produits distillés la semaine dernière, avec une baisse de l'activité de raffinage et de la demande.
En détail, les stocks de pétrole brut ont augmenté de 1,8 million de barils pour atteindre 416,5 millions de barils au cours de la semaine se terminant le 26 septembre, dépassant les prévisions des analystes dans une enquête de "Reuters" qui anticipaient une augmentation de seulement un million de barils.