L'Irak ramène ExxonMobil dans les champs pétroliers en signant un accord pour le développement du champ "Majnoun" et des infrastructures

Dans une démarche qui renforce le retour des grandes entreprises pétrolières mondiales en Irak, la société américaine "ExxonMobil" a signé un accord avec le gouvernement irakien mercredi, visant à développer le champ pétrolier géant "Majnoun" et à étendre les infrastructures d'exportation de pétrole, après une interruption de deux ans de son activité dans le pays.
Selon quatre sources proches des termes de l'accord rapportées par l'agence "Reuters", l'accord "comprend une clause de partage des bénéfices concernant le pétrole brut et les produits raffinés, ainsi que des plans pour développer les infrastructures d'exportation du pétrole irakien dans le sud du pays."
Les sources ont également révélé que la société d'État irakienne de marketing du pétrole (SOMO) a signé un accord séparé avec "ExxonMobil" "pour sécuriser une capacité de stockage sur le marché asiatique." L'agence de presse irakienne officielle avait indiqué en septembre dernier que "SOMO" "menait des négociations avancées avec ExxonMobil concernant un accord potentiel pour fournir une capacité de stockage à Singapour en utilisant des réservoirs appartenant à la société américaine."
Cette démarche fait partie d'une stratégie plus large "dans laquelle l'Irak, le deuxième plus grand producteur de pétrole de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), attire les grandes entreprises pétrolières occidentales et augmente sa production, qui a été limitée par des années de guerre, ainsi que par la corruption et les tensions sectaires."
Dans ce contexte, le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Soudani a annoncé la signature de l'accord avec "ExxonMobil", sans fournir de détails supplémentaires. Cette signature fait partie d'une série d'accords "signés par l'Irak au cours des deux dernières années avec de grandes entreprises pétrolières qui s'étaient précédemment retirées du pays, comme Chevron américaine, TotalEnergies française et BP britannique."
Il convient de noter qu'"ExxonMobil" était "l'une des premières entreprises pétrolières occidentales à entrer en Irak pour développer les champs pétroliers après l'invasion américaine en 2003, mais elle s'est ensuite retirée du projet de West Qurna en raison de ce que des sources ont décrit comme une baisse des rendements économiques."
La société "a également tenté de développer des champs dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien, malgré l'opposition de Bagdad, mais elle s'est également retirée de ces projets en raison de résultats d'exploration décevants, selon les sources." Après son retrait du champ "West Qurna 1", l'un des plus grands champs pétroliers d'Irak, "ExxonMobil" a transféré sa participation restante et la responsabilité d'exploitation à PetroChina, qui est devenue l'entrepreneur principal du projet."
Cet accord intervient à un moment où l'Irak cherche à renforcer ses exportations, notamment après que "le gouvernement fédéral irakien a conclu un accord avec le gouvernement de la région du Kurdistan et des entreprises pétrolières mondiales en septembre pour reprendre les exportations de pétrole brut via la Turquie, après leur suspension en 2023."
"Cet accord devrait contribuer à réinjecter environ 230 000 barils par jour sur les marchés mondiaux, alors que les pays de l'alliance OPEP+ cherchent à augmenter leur production pétrolière et à accroître leurs parts de marché."