La Chine et la Russie s'efforcent de redéfinir la carte géopolitique mondiale, quelles sont les mesures

Le projet "Force de Sibérie 2" pour l'importation de gaz russe représente le dernier maillon d'une chaîne de coopération croissante entre Pékin et Moscou. Ce projet colossal, qui ajoutera plus de 40 millions de tonnes de gaz naturel par an, fera de la Chine le plus grand importateur de gaz russe, dépassant ainsi la dépendance traditionnelle au marché européen qui était le principal consommateur des exportations énergétiques russes avant la guerre en Ukraine.
Le message géopolitique ici est clair : alors que les États-Unis continuent de s'efforcer d'affirmer leur domination sur le marché mondial de l'énergie, la Chine choisit de renforcer ses alliances alternatives.
Le timing n'était pas une coïncidence. La décision de la Chine d'augmenter sa dépendance à l'énergie russe intervient après que l'administration Trump a imposé des droits de douane globaux, et la réponse de Xi Jinping a été d'imposer des taxes sur le gaz naturel liquéfié américain. Ces mouvements reflètent l'escalade des tensions entre les deux grandes puissances et leur impact direct sur les marchés énergétiques mondiaux.
Cette coopération sino-russe constitue un défi direct à la stratégie américaine. Alors que Washington s'efforce d'isoler économiquement la Russie, Pékin offre à Moscou un débouché vital pour ses exportations d'énergie. Les analystes de Bernstein prévoient que le gaz russe couvrira 20 % des besoins de la Chine d'ici les années 2030, contre 10 % actuellement.
Cependant, cette entreprise n'est pas sans défis. La Russie pourrait être contrainte d'accepter des prix bas proches des niveaux locaux chinois, ce qui affaiblirait sa viabilité économique. De plus, le long délai d'exécution du projet - prévu après 2030 - laisse place à de nombreuses variables géopolitiques.
Le message le plus clair est venu de l'importation par la Chine de son premier chargement de gaz naturel liquéfié du projet Arctic 2 soumis aux sanctions américaines. Cette étape représente un test explicite de la volonté de l'administration Trump d'appliquer les sanctions, et confirme que Pékin ne permettra pas aux pressions américaines de déterminer ses choix énergétiques.