Réforme des salaires en Syrie : entre ambitions et défis

Les salaires en Syrie ont connu une augmentation significative de 200 %, selon le décret présidentiel n° 102 de 2025, émis par le président Ahmed al-Chara en juin dernier. Cette augmentation a concerné les travailleurs civils et militaires des institutions de l'État, et a porté le salaire minimum à 750 000 livres syriennes par mois. L'augmentation a également inclus les pensions de retraite à un taux similaire.
Le ministre Barniya explique que ces augmentations ont été réalisées en trois étapes. La première étape était axée sur une augmentation générale des salaires, tandis que la deuxième étape s'est concentrée sur ce que l'on appelle les "augmentations qualitatives" visant des emplois sensibles comme les juges. La troisième étape, prévue pour l'année prochaine, vise à unifier les salaires à l'échelle de l'État et à combler les écarts entre les différentes provinces.
Cependant, ces réformes font face à des défis majeurs. L'économie syrienne souffre encore des effets des années de guerre et des sanctions internationales, et des taux d'inflation élevés menacent d'affaiblir le pouvoir d'achat des augmentations récentes. De plus, l'universalité de ces augmentations reste sujette à question, car le décret a exclu de nombreuses catégories telles que les travailleurs sous contrats temporaires ou sur une base de production.
Le ministre affirme que ces réformes font partie d'un système plus large visant à réformer la fonction publique et les services financiers gouvernementaux, en mettant l'accent sur la lutte contre la bureaucratie et la corruption. Mais la question qui demeure est : ces réformes seront-elles suffisantes pour garantir une vie décente aux citoyens face aux énormes défis économiques auxquels le pays est confronté ?
Les réformes financières représentent un pas dans la bonne direction, mais leur succès dépendra de nombreux facteurs, y compris l'amélioration de la situation sécuritaire, l'attraction des investissements étrangers, le traitement des causes de l'inflation, et l'assurance d'une plus grande inclusivité pour les catégories bénéficiaires. Le chemin vers la reprise économique est encore long, et ces augmentations pourraient n'être que le début.