Le Parti des travailleurs du Kurdistan annonce le retrait de ses troupes de Turquie vers le nord de l'Irak

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé, ce dimanche, le retrait de toutes ses troupes du territoire turc vers le nord de l'Irak, qualifiant cette décision de "pas historique vers la paix et la société démocratique".
Dans un communiqué publié par l'agence de presse Firat, proche du parti, l'organisation a déclaré que le retrait représente "la deuxième étape de l'appel à la paix et à la société démocratique", appelant le gouvernement turc à prendre des mesures légales pour transformer le conflit armé en un processus politique.
Le communiqué précise : "Une loi d'amnistie spéciale pour le Parti des travailleurs du Kurdistan doit être adoptée comme base pour la prochaine étape, et des lois sur les libertés et l'intégration démocratique doivent être adoptées pour une participation réelle à la vie politique".
Appel à la reprise du processus de paix
Le parti a exhorté les autorités turques à garantir la sécurité de ses combattants lors du retrait, et à leur permettre de s'engager dans le travail politique, considérant que "la paix globale est la seule option pour mettre fin aux souffrances des peuples kurde et turc".
Le communiqué a expliqué que les guerres et les conflits régionaux au Moyen-Orient "menacent l'avenir des Kurdes et de la Turquie ensemble", notant que le nouveau chemin a été influencé par les déclarations du président turc Recep Tayyip Erdoğan, du chef du Parti du mouvement nationaliste Devlet Bahçeli, et du leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan, sous le titre "paix et société démocratique".
Le parti a ajouté que, durant les huit derniers mois, il a pris des mesures préliminaires pour instaurer la confiance, notamment en annonçant un cessez-le-feu le 1er mars dernier "en réponse aux appels à la paix".
Contexte politique sensible
Cette annonce représente le premier retrait déclaré des troupes du parti de l'intérieur de la Turquie depuis des années, au milieu d'une intensification de la sécurité turque contre les bastions du parti dans le nord de l'Irak et en Syrie.
Les autorités turques n'ont pas encore fait de commentaire officiel sur le communiqué, tandis que des observateurs estiment que cette étape — si elle est confirmée sur le terrain — pourrait ouvrir une fenêtre limitée pour relancer le processus de négociations qui a été interrompu depuis 2015.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan est classé comme une organisation terroriste en Turquie, aux États-Unis et dans l'Union européenne, et mène une rébellion armée contre l'État turc depuis 1984, ayant causé des dizaines de milliers de morts des deux côtés.