La bataille du captagon : de l'autonomisation à la démolition

Selon un rapport du "Financial Times", le régime d'Assad utilisait la drogue comme un outil politique et financier, notamment :
Recrutement militaire : distribution gratuite de captagon aux soldats ou mélange avec leurs boissons avant les opérations militaires.
Réseaux d'élite : des personnalités influentes dans l'ancienne direction (y compris des hauts responsables militaires) ont utilisé l'infrastructure de l'État et les ports maritimes pour exporter des céréales vers 40 pays.
Économie parallèle : des revenus annuels estimés à 5 milliards de dollars, qui ont financé la guerre et la répression.
Sous la direction du président Ahmad al-Shara, la campagne a obtenu des résultats tangibles :
Diminution de la production et du trafic de 80 % depuis janvier 2025.
Confiscation de 320 millions de pilules de captagon et 121 tonnes de matières premières.
Démantèlement de 13 entrepôts et 1826 kg de haschisch.
Opérations frontalières réussies comme l'échec de la contrebande de 60 kg de haschisch depuis le Liban.
Malgré les succès, la campagne fait face à des obstacles majeurs tels que des réseaux transfrontaliers tentant de se repositionner dans des zones "molles".
Et certains éléments de la garde frontière continuent de recevoir des pots-de-vin pour permettre la contrebande. Certains toxicomanes passent au "crystal meth" moins cher et plus destructeur.
La campagne n'est plus seulement locale, mais est devenue un modèle de coopération internationale grâce à des programmes de soutien technique du Bureau des Nations Unies contre la drogue. Et le renforcement de la coopération avec les pays voisins, notamment la Jordanie, le Liban et les pays du Golfe, lie la levée des sanctions à la poursuite de la campagne contre la drogue.
Le plus grand défi réside dans le traitement de la dépendance, car il n'existe que 4 centres de traitement en Syrie. Et proposer des solutions aux cultivateurs de cannabis et aux travailleurs des réseaux de contrebande. Et développer les agences de lutte contre la drogue et les purifier de la corruption.
La campagne a envoyé un message clair que l'ère de l'"État de la drogue" est terminée, mais le chemin reste long. Le succès dépend du soutien international et du financement des programmes de traitement et de réinsertion. Et de faire face à la stigmatisation sociale autour de la dépendance.
La Syrie, qui était décrite comme "la plus grande usine de captagon au monde", est maintenant sur la voie de la transformation d'un pays qui promeut la drogue à un pays qui mène la guerre contre elle.