Les médias espagnols attaquent "Meta" en justice pour des publicités exploitant les données des utilisateurs

Le tribunal commercial de Madrid a tenu les audiences finales dans l'affaire intentée par l'Association des médias espagnols contre la société "Meta", propriétaire de "Facebook" et "Instagram", demandant des indemnités dépassant les 500 millions d'euros, pour violation des lois européennes sur la protection des données et concurrence déloyale sur le marché de la publicité numérique.
L'association, qui regroupe les plus grands groupes médiatiques espagnols tels que El País, El Mundo, La Vanguardia et ABC, accuse "Meta" de collecter les données des utilisateurs d'Internet et de les exploiter pour cibler des publicités personnalisées sans consentement préalable, ce qui lui a conféré un avantage illégal sur les médias qui respectent les réglementations européennes.
Lors de sa plaidoirie, l'avocat de l'association, Nicolás González Cuéllar, a déclaré : "Nous défendons notre propre existence, car la liberté de la presse est essentielle pour la société. Nous avons besoin d'un média pluraliste, pas de plateformes oligarchiques qui contrôlent le marché". La plainte demande une indemnité pouvant atteindre 551 millions d'euros (environ 647 millions de dollars).
En revanche, "Meta" s'est défendue, affirmant son engagement envers les lois européennes, et a qualifié l'affaire de "sans fondement", considérant que les allégations ignorent les évolutions du secteur de la publicité numérique. L'avocat de la société, Javier de Carvajal, a expliqué que "les algorithmes sont devenus plus importants que les données individuelles dans la génération de publicités personnalisées".
Le juge Teodoro Ladrón Roda a annoncé à la fin de l'audience que "l'affaire est maintenant prête à être jugée", avec une décision à rendre dans les semaines à venir, dans un procès qui pourrait avoir de larges répercussions sur la relation entre les médias européens et les grandes plateformes technologiques.