Les manifestations et les menaces des partisans du Hezbollah ciblent la maison du député Marwan Hamadeh

Un rassemblement de protestation en colère a eu lieu vendredi soir autour de la maison du député libanais Marwan Hamadeh, organisé par des partisans du Hezbollah, qui ont scandé des slogans et lancé des feux d'artifice dans le cadre de messages de dénonciation et de menace, suite aux déclarations faites par le député concernant l'événement organisé par le parti dans la région de Raouche.
En réponse à ces développements, le député Hamadeh, membre du "Rencontre démocratique", a publié un communiqué samedi dans lequel il a nié "avec force" avoir fait référence à l'événement de Raouche ou à la mémoire de l'ancien secrétaire général du parti, M. Hassan Nasrallah, "par le moindre mot offensant". Il a précisé que sa référence lors d'une intervention télévisée sur la chaîne "Al-Hadath" à "l'enterrement brûlant" visait uniquement à traiter "la crise qui a été soulevée au niveau gouvernemental et administratif" concernant l'éclairage de la roche de Raouche et les tensions qui l'accompagnaient. Il a confirmé dans son communiqué qu'il a "tout le respect pour tous les martyrs du Liban, les martyrs de la résistance, et pour M. Hassan Nasrallah et ses camarades".
Le Hezbollah avait organisé, jeudi dernier, un événement près de la célèbre roche de Raouche, l'illuminant avec les portraits de ses deux anciens secrétaires généraux, Hassan Nasrallah et Hashem Safi al-Din _qui ont été assassinés par Israël l'année dernière_, contournant ainsi la décision du gouverneur de Beyrouth qui avait autorisé l'événement sans permettre "la diffusion ou l'éclairage de toute image ou symbole partisan sur la roche".
Pour sa part, le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a condamné cette étape, que des observateurs ont qualifiée de "défi à l'État". Salam a précisé dans un communiqué qu'il avait contacté les ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Défense, leur demandant "de prendre les mesures appropriées, y compris l'arrestation des auteurs et leur renvoi à l'enquête pour qu'ils soient punis conformément aux lois en vigueur".
Le Premier ministre a considéré que ce qui s'est passé "constitue un coup d'État contre les engagements explicites de l'organisateur et de ses soutiens, et représente une nouvelle chute pour eux qui se répercute négativement sur leur crédibilité dans le traitement avec la logique de l'État et de ses institutions".
En plus de la manifestation, des partisans du Hezbollah et des sympathisants ont lancé sur les réseaux sociaux des campagnes contenant des menaces et des insultes à l'encontre du député Hamadeh, lui promettant des représailles.
Il convient de rappeler qu'Israël a assassiné Hassan Nasrallah le 27 septembre 2024, lors de frappes sur le siège du parti dans la banlieue sud de Beyrouth. Quatre jours plus tard, Hashem Safi al-Din a été élu secrétaire général du parti, pour connaître un destin similaire et être assassiné par des avions israéliens le 3 octobre 2024.
Ces événements surviennent alors que le Hezbollah traverse une période considérée comme l'une des plus difficiles sur le plan politique et militaire, après avoir perdu des dizaines de ses hauts dirigeants et la destruction de centaines de ses sites et dépôts lors de ce qu'il a appelé "la guerre de soutien" qu'il a menée en soutien à la bande de Gaza, en sortant de celle-ci _selon ses propres termes_ "beaucoup plus affaibli".