Le Pérou déclare l'état d'urgence dans la capitale en raison de la montée de la violence et de la criminalité organisée

Dans une démarche décisive visant à restaurer la sécurité et à rétablir l'ordre, le président intérimaire du Pérou, José Gheri, a annoncé hier soir, mardi, l'état d'urgence dans la capitale Lima et la ville voisine de Callao, dans le cadre de la lutte contre une vague croissante de violence liée à la criminalité organisée.
Dans un discours diffusé par la télévision officielle, Gheri a déclaré que "l'état d'urgence approuvé par le Conseil des ministres entrera en vigueur à minuit, à 5h00 GMT, et durera 30 jours, couvrant les zones métropolitaines de Lima et Callao".
En vertu de cette décision, l'armée se voit conférer le pouvoir de patrouiller dans les rues, et le gouvernement peut restreindre certains droits civils tels que la liberté de rassemblement, une mesure exceptionnelle qui reflète la gravité de la crise sécuritaire que traverse le pays.
* Premières décisions de Gheri depuis sa prise de fonction
Cette annonce constitue la première décision majeure prise par José Gheri depuis qu'il a pris ses fonctions en tant que président intérimaire du Pérou il y a environ deux semaines, succédant à l'ancienne présidente Dina Boluarte, qui a été destituée le 10 octobre dernier, en raison de l'aggravation de la situation sécuritaire dans le pays, notamment dans le secteur des transports, où 47 chauffeurs de bus ont été tués depuis janvier dernier.
* "Le temps du désordre est révolu" .. Gheri s'engage à rétablir la sécurité
Dans un ton ferme, Gheri a déclaré :
"La criminalité a augmenté de manière disproportionnée ces dernières années, causant de grandes souffrances à des milliers de familles et entravant le progrès du pays. Mais cela est terminé. Aujourd'hui, nous commençons à changer le récit de l'insécurité au Pérou".
Il a ajouté :
"Nous passons de la défense à l'attaque dans la lutte contre la criminalité, une bataille qui nous permettra de retrouver la paix, le calme et la confiance de millions de Péruviens".
* Contexte de la crise politique
Cette démarche intervient après que le gouvernement intérimaire a annoncé plus tôt qu'il allait imposer l'état d'urgence dans la capitale, suite à une série d'attaques et d'exécutions attribuées à des gangs de la criminalité organisée.
Le pays a connu ces dernières années une instabilité politique aiguë, avec sept gouvernements successifs au cours de la dernière décennie, dans un contexte d'instabilité chronique qui entrave le développement et la stabilité.
José Gheri assume la présidence du pays de manière intérimaire jusqu'en juillet 2026, face à d'énormes défis sécuritaires, politiques et économiques, dans un pays où l'insécurité est devenue la principale source d'inquiétude des citoyens.