Paris accueille un sommet international pour établir une vision pour l'étape "post-guerre" à Gaza

La capitale française, Paris, accueillera jeudi un sommet diplomatique intensif réunissant les ministres des affaires étrangères de pays européens et arabes dans une démarche visant à élaborer une vision collective pour l'avenir de la bande de Gaza et à renforcer le processus de paix, dans le contexte des négociations en cours à Charm el-Cheikh.
Des sources diplomatiques françaises ont révélé que la réunion cherchera à définir des "mécanismes d'engagement collectif" soutenant "l'activation" de l'État palestinien, suite à une vague de reconnaissances occidentales récemment. Les discussions porteront sur un ensemble de dossiers clés, y compris la formation d'une "force de stabilisation internationale", les arrangements pour un "gouvernement de transition à Gaza", ainsi que le renforcement de "l'aide humanitaire et de la reconstruction", le processus de "désarmement du Hamas", et les meilleures façons de soutenir "l'Autorité palestinienne et les forces de sécurité palestiniennes".
Ce sommet se tient dans le cadre d'une intense activité diplomatique, alors que des négociations indirectes entre Israël et le Hamas se déroulent à Charm el-Cheikh, où les médiateurs s'efforcent d'atteindre un cessez-le-feu. De plus, le sommet précède une rencontre à Paris entre le président français Emmanuel Macron et le prince héritier jordanien Hussein ben Abdallah.
Selon les sources diplomatiques, l'objectif central est de montrer "la volonté de travailler ensemble pour activer les critères principaux" pour l'étape du "lendemain" après la fin de la guerre, en "étroite coopération avec les États-Unis", tout en travaillant à "clarifier les mécanismes d'engagement collectif" à cet égard.
Ce sommet représente une continuation naturelle de l'initiative franco-saoudienne soutenant la solution à deux États, qui a été précédemment couronnée par l'adoption de la "Déclaration de New York" en septembre concernant la reconnaissance de l'État de Palestine, et elle a également, selon les sources, "facilité l'adoption du plan américain" pour mettre fin à la guerre dans la bande. Il est prévu que des représentants de la France, de l'Arabie saoudite, de l'Allemagne, de l'Espagne, de l'Italie, du Royaume-Uni, de l'Égypte, du Qatar, des Émirats arabes unis, de la Jordanie, ainsi que de l'Indonésie, du Canada et de la Turquie assistent à la réunion.
Une source diplomatique italienne a exprimé le soutien total de son pays à ces efforts, déclarant à l'"AFP": "Notre pays est prêt à participer au processus politique d'après-guerre pour reconstruire et unifier la Palestine", soulignant que le plan de Trump représente "la seule option possible et doit être soutenu".
La source a noté que "le gouvernement italien est également prêt à envisager, dans le cadre de sa contribution à la force de stabilisation internationale prévue dans le plan du président Trump, la possibilité de déployer des carabiniers pour former les nouvelles forces de police dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, où des éléments des carabiniers italiens sont déjà présents et leur travail y est très apprécié". Rome a également confirmé sa "disposition à contribuer efficacement à l'infrastructure médicale et sanitaire dans la bande de Gaza".
En même temps, les négociations en cours à Charm el-Cheikh concernant le plan du président américain font face à plusieurs défis, les médias rapportant des sources sur des questions en suspens entre les parties. Le Hamas exige la libération d'éléments d'élite dans le cadre d'un échange de prisonniers, et la libération de 6 dirigeants, dont Marwan Barghouti et Ahmad Sa'adat. Ils demandent également un retrait israélien des zones peuplées pour remettre les prisonniers et les corps, et garantir que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne retourne pas à la guerre après la remise des prisonniers. Les cartes de retrait israélien restent également parmi les questions en suspens dans les phases de l'accord.
Les sources ont indiqué que le processus de remise des corps des détenus prendra plus de temps que prévu par le plan de Trump, tandis que le Hamas exige l'entrée de 400 camions d'aide par jour dans la bande.
Les négociations à Charm el-Cheikh ont vu une large participation, incluant le Premier ministre qatari, ministre des affaires étrangères, Sheikh Mohammed ben Abdulrahman Al Thani, le chef des services de renseignement turcs, Ibrahim Kalin, les émissaires de Trump, Steve Witkoff et Jared Kushner, le ministre israélien des affaires stratégiques, Ron Dermer, ainsi que le chef des services de renseignement égyptiens.
Cette dynamique diplomatique simultanée entre Paris et Charm el-Cheikh survient à un moment où le président américain Donald Trump a exprimé un optimisme prudent, déclarant que "les deux prochains jours seront décisifs" concernant la libération des détenus et la fin de la guerre à Gaza, considérant qu'il existe "une véritable opportunité" d'atteindre un accord de paix à Gaza.