Un tribunal français condamne des journalistes pour tentative d'extorsion du roi du Maroc

La cour d'appel de Paris a condamné, jeudi, les journalistes français Catherine Gracié et Éric Laurent à une peine de prison avec sursis et à une amende après les avoir reconnus coupables d'avoir tenté d'extorquer le roi marocain Mohammed VI en 2015.
La cour a condamné Gracié à dix mois de prison avec sursis, tandis que Laurent a écopé de 12 mois avec sursis, en plus d'une amende de cinq mille euros (5400 dollars) chacun. Le tribunal de première instance les avait précédemment condamnés à un an de prison avec sursis et à une amende de dix mille euros.
L'affaire remonte à l'été 2015, lorsque le journaliste Éric Laurent a contacté le secrétaire particulier du roi, avant de rencontrer l'avocat Hicham Naciri, envoyé de Rabat, dans un des hôtels de Paris. Cela a été suivi d'autres réunions surveillées par la police française, qui ont abouti à une offre financière de deux millions d'euros en échange de l'abandon de la publication d'un nouveau livre sur le roi, après un livre publié par les journalistes en 2012 intitulé "Le roi prédateur".
Lors de la troisième réunion, le 27 août 2015, les journalistes ont reçu des enveloppes contenant chacune 40 000 euros, avant d'être immédiatement arrêtés et d'ouvrir une enquête judiciaire pour extorsion.
Bien qu'ils aient nié durant le procès avoir menacé le roi ou exercé une extorsion directe, les journalistes ont reconnu avoir commis une "erreur morale" en acceptant une offre financière des autorités marocaines.
Avec ce jugement, l'une des affaires les plus marquantes qui a préoccupé l'opinion publique française et marocaine ces dernières années, mêlant journalisme, enquêtes judiciaires et diplomatie, est close.