L'Égypte répond à Israël : la présence militaire dans le Sinaï est "sécuritaire et dans le cadre du traité"

Dans un nouveau développement du différend diplomatique entre les deux pays, l'Autorité générale des informations égyptiennes a confirmé, dans un communiqué officiel, que la présence des forces armées dans le Sinaï s'inscrit dans le cadre de la sécurisation des frontières contre les dangers et le terrorisme, en coordination préalable avec les parties au traité de paix, en réponse à des rapports médiatiques concernant des demandes israéliennes de pression sur l'Égypte pour réduire ce déploiement.
La réponse égyptienne est survenue à la suite d'un rapport publié par le média américain "Axios" samedi, indiquant que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait demandé à l'administration du président américain Donald Trump de faire pression sur l'Égypte pour limiter sa présence militaire dans le Sinaï.
Selon le communiqué officiel, l'Autorité a précisé que "les forces présentes dans le Sinaï visent à sécuriser les frontières égyptiennes contre tous les dangers, y compris les opérations terroristes et le trafic, et dans le cadre de la coordination préalable avec les parties au traité de paix, que l'Égypte s'efforce de maintenir, étant donné qu'elle n'a jamais violé un traité ou un accord au cours de son histoire".
Cette réponse contredit directement les allégations de responsables israéliens rapportées par "Axios", qui ont prétendu que "l'Égypte a établi une infrastructure militaire dans le Sinaï, dont une partie peut être utilisée à des fins offensives dans des zones où seules les armes légères sont autorisées selon le traité de paix de 1979". Les responsables ont également affirmé que "les Égyptiens ont élargi les pistes dans les bases aériennes du Sinaï pour permettre aux avions de chasse de les utiliser, et ont construit des installations souterraines que les services de renseignement israéliens pensent pouvoir être utilisées pour stocker des missiles".
Le déploiement militaire représente, selon les responsables israéliens, "un autre point de tension majeur entre les deux pays alors que la guerre à Gaza se poursuit". Les tensions se sont récemment intensifiées en raison de la position déclarée de l'Égypte, qui s'oppose aux politiques israéliennes dans la région.
À cet égard, le communiqué égyptien a réaffirmé son "refus total d'élargir les opérations militaires à Gaza et de déplacer les Palestiniens de leurs terres, et son soutien au droit du peuple palestinien à établir son État indépendant selon la solution à deux États".
Le différend ne s'est pas limité à la question sécuritaire, mais s'est également étendu à des déclarations controversées. L'Égypte a demandé, il y a quelques jours, des éclaircissements officiels concernant les déclarations de Netanyahu sur ses rêves d'établir "la Grande Israël".
Le communiqué a affirmé que l'Égypte "condamne ce qui a été soulevé par certains médias israéliens concernant ce qu'on appelle 'la Grande Israël'", considérant que cela "révèle une incitation à l'instabilité et une tendance israélienne à rejeter l'adoption de l'option de paix dans la région, et à insister sur l'escalade".
Le communiqué s'est terminé par la réaffirmation de la position ferme de l'Égypte, à savoir qu"il n'y a pas d'autre moyen d'atteindre la paix que par le retour aux négociations et la fin de la guerre à Gaza, menant à l'établissement d'un État palestinien sur les lignes du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur la base de la solution à deux États et des résolutions internationales pertinentes".