Brak rencontre le chef des "SDF" dans le nord-est de la Syrie

Dans un contexte de blocage des négociations entre les Forces démocratiques syriennes (SDF) et les autorités syriennes à Damas, et d'une montée des critiques concernant les élections du Conseil du peuple qui se sont récemment tenues, la région du nord-est de la Syrie a accueilli la visite du diplomate américain Tom Brak.
Le représentant américain a annoncé, via son compte sur la plateforme "X", ce lundi, sa visite dans la région et ses discussions avec le commandant militaire des Forces démocratiques syriennes, Mazloum Abdi. Brak, qui a joué un rôle de médiateur entre les parties syriennes et kurdes, a précisé que la visite s'inscrit dans le cadre de "renforcer la vision du président américain Donald Trump, qui consiste à 'donner une chance à la Syrie' en permettant aux Syriens de s'unir, afin d'établir la paix et la prospérité dans leur pays."
Cette visite est survenue un jour après la tenue des élections législatives syriennes, qui ont vu l'absence des gouvernorats de Raqqa et Hassaké. De son côté, le Conseil démocratique syrien (MSD), l'aile politique des "SDF", a exprimé de vives critiques à l'égard de l'échéance électorale.
Le "MSD" a déclaré dans un communiqué que le processus électoral "ne reflète pas la volonté de tous les Syriens", soulignant qu'il "ne représentait pas toutes les régions et composantes du pays". Le report des élections dans les gouvernorats de Sweida, Raqqa et Hassaké, selon l'annonce officielle de la Commission électorale supérieure, est dû à des "défis sécuritaires".
Il convient de noter que le processus de négociation entre les "SDF" et Damas est dans une impasse, malgré l'accord conclu par Mazloum Abdi avec le vice-président syrien Ahmad al-Shara le 10 mars dernier. Cet accord stipulait "l'intégration de ses forces dans la nouvelle armée, tout en garantissant les droits des Kurdes constitutionnellement, ainsi que d'autres dispositions concernant le retour des déplacés dans leurs régions et la lutte contre les vestiges du régime et la gestion des ressources pétrolières et des points de passage frontaliers."
Cependant, les négociations publiques qui ont suivi ont rencontré de grands obstacles, l'administration autonome s'accrochant à la préservation de la spécificité des "SDF" au sein de l'armée syrienne, ce que Damas a rejeté. De plus, le désaccord sur la nature de l'État a constitué un autre obstacle, les Kurdes demandant un État décentralisé, tandis que les autorités syriennes insistaient sur la centralité de l'État.