Alerte des Nations Unies sur une famine menaçant la moitié de la population du Yémen avec un manque de financement aigu

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a averti d'une détérioration aiguë de la sécurité alimentaire au Yémen, affirmant qu'environ 18 millions de personnes, soit 52 % de la population totale, seront confrontées à des niveaux aigus de faim à partir de septembre prochain.
Le bureau a déclaré dans un communiqué via la plateforme "X" que "18 millions de personnes au Yémen, soit 52 % de la population de 35,6 millions, seront confrontées à une faim aiguë à partir de septembre prochain, et ont besoin d'une aide alimentaire humanitaire urgente".
Le communiqué a indiqué que 41 000 personnes parmi elles vivront dans des conditions catastrophiques classées comme "phase cinq" du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, qui est la phase de famine ou "insécurité alimentaire aiguë à un niveau catastrophique".
OCHA a averti que cette crise croissante forcera de nombreuses familles à "réduire leurs repas quotidiens, vendre leurs maisons et leurs animaux, en plus de prendre des décisions difficiles qui pourraient menacer leur vie et leur stabilité familiale". Il a également rapporté qu"une famille sur cinq au moins sera confrontée à une pénurie quasi totale de nourriture et d'autres besoins essentiels, ce qui les expose à un risque accru de mourir de faim".
Cet avertissement intervient dans un contexte de manque aigu de financement du plan humanitaire des Nations Unies au Yémen pour l'année en cours, n'ayant reçu que 17 % du montant total requis de 2,48 milliards de dollars, pour répondre aux besoins de 10,5 millions de personnes, malgré le fait que huit mois se soient écoulés depuis le début de l'année.
Cet avertissement est basé sur la dernière analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, publiée en juin dernier, et prévoit que 5,5 millions de personnes seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë au niveau d'urgence (phase quatre), tandis que 12,6 millions souffriront d'une détérioration alimentaire au niveau de crise (phase trois) entre septembre 2025 et février 2026.
Le bureau a appelé à "fournir un soutien urgent pour prendre des mesures immédiates afin d'empêcher l'aggravation de la crise de l'insécurité alimentaire et d'éviter la propagation de la famine au Yémen, en particulier dans les zones à haut risque".
Cela se produit dans le contexte de la guerre qui a fait des dizaines de milliers de victimes et a entraîné le déplacement de millions de personnes, poussant le pays au bord de la famine au milieu d'un effondrement économique aigu, rendant environ 80 % de la population dépendante de l'aide pour survivre.