Le Pentagone a annoncé hier jeudi le déploiement de 800 membres de la Garde nationale dans la capitale Washington, par ordre direct du président américain Donald Trump, dans une démarche visant à soutenir les autorités d'application de la loi, au milieu d'un débat politique et de critiques de personnalités éminentes, dont l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton, qui a qualifié la décision de "mesure déséquilibrée".
Dans une déclaration officielle, la porte-parole du Pentagone, Kingsley Wilson, a confirmé que "tous les membres de la Garde nationale de l'armée et de l'armée de l'air ont été déployés au sein de l'équipe de travail conjointe dans la capitale, et qu'ils sont maintenant présents à Washington D.C.".
Elle a ajouté que ces membres fourniront un soutien direct à la police de la capitale et aux forces d'application de la loi fédérales pour sécuriser les sites sensibles, effectuer des patrouilles dans les rues et protéger les bâtiments fédéraux et les citoyens.
Wilson a souligné que ces troupes "resteront stationnées dans la capitale jusqu'à ce que l'ordre et l'application de la loi soient complètement rétablis, conformément aux directives du président Trump".
Dans une déclaration ultérieure, l'armée américaine a précisé que l'objectif principal de cette démarche est "de fournir une présence sécuritaire visible dans les zones publiques sensibles, ce qui constitue un moyen de dissuasion efficace contre la criminalité".
Elle a également indiqué que les membres de la Garde nationale ne participeront pas à des opérations d'arrestation ou de fouille, mais qu'ils ont le pouvoir de "détenir temporairement toute personne s'il y a une menace imminente".
La déclaration a confirmé que les troupes seront équipées de matériel de protection, tandis que les armes à feu resteront dans les entrepôts, avec la possibilité de les utiliser si nécessaire.
Ce développement s'inscrit dans le cadre d'une campagne de sécurité lancée par le président Trump pour lutter contre la criminalité dans la capitale, bien que les statistiques officielles indiquent une baisse des taux de criminalité violente au cours des derniers mois à Washington.
Il survient également après des semaines de déploiement de troupes de la Garde nationale et des Marines à Los Angeles, suite à une vague de troubles après des opérations de répression liées à l'immigration illégale en juin dernier.
Le déploiement de la Garde nationale à Washington est un précédent rare, car c'est l'une des zones directement administrées par le gouvernement fédéral, et non par un gouverneur d'État comme c'est le cas dans le reste du pays.
En général, les forces de la Garde nationale sont sous l'autorité des gouverneurs des États, mais dans le cas de Washington, ces forces obéissent directement aux ordres du président américain.
Cette mesure a suscité un large débat dans les milieux politiques et médiatiques, Hillary Clinton critiquant la décision de Trump, estimant qu'elle "attise les tensions sans traiter les causes réelles".
Elle a ajouté que "l'utilisation de la Garde nationale dans les villes pour des raisons de sécurité intérieure doit être effectuée avec une extrême prudence et une coordination totale avec les autorités locales".
Alors que les troupes continuent de se déployer dans les rues, les Américains attendent de voir l'évolution de la situation entre le soutien sécuritaire au président et l'opposition politique croissante à sa manière de gérer les crises intérieures.