Rapport de l'ONU : Violations horribles dans l'est du Congo pouvant constituer des crimes contre l'humanité

La mission d'enquête des Nations Unies a déclaré dans un rapport que les actes de violence graves dans la région de l'est de la République démocratique du Congo pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, "commis par toutes les parties" impliquées dans le conflit.
Le rapport indique que les faits établis "mettent en lumière la gravité et l'ampleur des violations et des actes de violence commis par toutes les parties au conflit", y compris le mouvement "M23" soutenu par le Rwanda, les forces armées de la République démocratique du Congo et les groupes armés qui lui sont affiliés.
Le rapport a documenté des violations commises par le mouvement "M23", y compris des exécutions sommaires, de la torture et des disparitions forcées, ce qui pourrait constituer des crimes contre l'humanité.
Le rapport a également enregistré des actes de violence sexuelle systématique de la part du mouvement, y compris des viols collectifs, principalement contre des femmes dans le but de "humilier les victimes, de les punir et de violer leur dignité".
Le rapport a souligné que le mouvement avait reçu une formation et un soutien opérationnel des forces de défense rwandaises, avec des "allégations crédibles" de la présence d'éléments clandestins de ces forces au sein du mouvement.
D'autre part, le rapport conclut que les forces armées de la République démocratique du Congo et les groupes armés qui lui sont affiliés, tels que les milices "Wazalendo" pro-gouvernementales, ont commis des violations graves, y compris des viols collectifs, des meurtres intentionnels de civils et des actes de pillage.
Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a commenté le rapport en disant : "Les atrocités mentionnées dans ce rapport sont horribles", appelant à tenir les responsables pour compte au nom des victimes.
Ce rapport intervient à un moment où la région de l'est du Congo, riche en ressources naturelles et où sont présentes des groupes armés, connaît une violence croissante depuis plus de trois décennies, entraînant la mort de milliers de personnes et le déplacement de centaines de milliers cette année, dans un contexte de risque d'éclatement d'une guerre totale.
Il convient de noter que ce rapport est le premier des Nations Unies à conclure que ces violations pourraient constituer des crimes contre l'humanité, malgré des accusations antérieures de la part d'organismes concernés par les droits de l'homme.