La Cour suprême américaine restreint les pouvoirs judiciaires dans un jugement renforçant l'influence de Trump

Dans un développement juridique majeur, la Cour suprême américaine a rendu un jugement limitant l'autorité des juges fédéraux à émettre des ordonnances judiciaires nationales, une décision considérée comme une nouvelle victoire pour le président Donald Trump et renforçant la capacité de la Maison Blanche à mettre en œuvre ses politiques controversées.
Le jugement a été rendu par une majorité de six juges conservateurs contre trois libéraux, une étape qualifiée par les milieux politiques de rééquilibrage entre les pouvoirs judiciaire et exécutif. L'administration Trump avait demandé à la Cour de limiter la portée des ordonnances judiciaires ayant précédemment bloqué l'exécution d'un décret présidentiel concernant l'octroi de la citoyenneté aux personnes nées aux États-Unis. Bien que le jugement n'ait pas imposé une exécution immédiate du décret, il a dirigé les tribunaux inférieurs à revoir la portée de leurs décisions.
Paul Rosenzweig, un ancien responsable de l'administration Bush fils, a qualifié la décision de "saper systématiquement le contrôle judiciaire et renforcer le pouvoir de la Maison Blanche", signalant un changement dans l'équilibre des pouvoirs en faveur du pouvoir exécutif.
Ce jugement s'inscrit dans le contexte d'une série de décisions prises par la Cour suprême à majorité conservatrice en faveur des politiques de Trump, notamment sur les questions d'immigration, de service militaire pour les personnes transgenres, de retrait de financement de certaines organisations internationales et de révocation de membres démocrates des conseils de travail fédéraux. La Cour avait également rendu l'année dernière une décision historique interdisant le jugement des présidents pour des actions prises pendant leur mandat, suscitant un débat sur l'orientation de la Cour en matière de réglementation de l'immunité présidentielle.
Il est prévu que la Cour suprême, qui entame son nouveau mandat en octobre, continue d'examiner des questions sensibles touchant aux politiques de l'administration Trump, y compris la restructuration des agences gouvernementales et le licenciement de fonctionnaires des organismes fédéraux.
À cet égard, Anthony Michael Kreis, professeur de droit à l'Université de Géorgie, estime que ces décisions reflètent la domination de la tendance conservatrice au sein de la Cour, affirmant que la majorité républicaine détient désormais un "capital politique" lui permettant de réaliser un programme à long terme.