Les conséquences de la guerre sur l'économie et la société israélienne

Les développements récents indiquent que le cercle de l'isolement s'élargit de manière sans précédent, plusieurs pays occidentaux se préparant à annoncer leur reconnaissance officielle de l'État de Palestine dans les jours à venir aux Nations Unies, une étape qui devrait être suivie d'autres mesures diplomatiques et politiques contre Tel Aviv. Ce tournant diplomatique est accompagné sur le terrain d'une réalité économique dégradée, où les hommes d'affaires israéliens rencontrent des difficultés croissantes pour conclure des transactions commerciales.
Le président de l'Union des industriels israéliens décrit la situation comme "pas bonne", affirmant que les importateurs et les exportateurs font face à un "refus croissant de traiter avec eux". Des rapports font état de grandes entreprises européennes ayant décidé de couper leurs relations avec des entreprises israéliennes en raison de politiques interdisant de traiter avec des pays "violant les droits de l'homme", tandis que des clients européens ont cessé de passer des commandes aux entreprises israéliennes.
Ce boycott économique silencieux n'est pas moins grave que les sanctions officielles, car il s'infiltre à travers les marchés, les investissements et les contrats commerciaux, affaiblissant progressivement la position économique d'Israël et approfondissant son isolement politique. Les analystes économiques avertissent que ces développements ne sont que le début d'une vague de boycotts plus large, qui pourrait conduire à une crise alimentaire interne en raison de l'écart entre la stagnation de la production agricole et la croissance rapide de la population.
Le secteur agricole israélien, qui est resté stagnant pendant de nombreuses années, fait face à des défis croissants liés à l'incapacité d'augmenter la production pour répondre à la demande croissante de fruits et légumes. Cette situation a entraîné une forte augmentation des prix des produits agricoles, où leurs prix étaient supérieurs de 25 % aux prix mondiaux en 2021, un écart qui est susceptible de s'élargir avec l'augmentation de l'isolement international et la diminution de la capacité d'exportation et d'importation.
L'impact direct de ces développements se manifeste dans les souffrances du consommateur israélien, où les plus forts doivent payer plus pour obtenir ce dont ils ont besoin, tandis que les plus faibles réduisent leur consommation. Cette souffrance quotidienne illustre comment l'impact de la guerre est passé des champs de bataille aux détails de la vie quotidienne des citoyens.
En toile de fond, plusieurs pays européens imposent des restrictions à Israël et à des personnalités politiques de premier plan, y compris l'interdiction d'entrée des ministres Smotrich et Itamar Ben Gvir, la restriction de l'importation de produits des colonies, et la révision des accords commerciaux. Ces pays représentent des partenaires vitaux pour l'économie israélienne, le volume des échanges commerciaux avec la France atteignant 3,9 milliards de dollars, avec la Grande-Bretagne 3,9 milliards, et avec la Belgique 3,7 milliards.
La nouvelle réalité indique que le paysage change fondamentalement, ce qui était acceptable auparavant ne l'est plus aujourd'hui. Les entreprises européennes sont désormais prêtes à accepter de perdre une partie de leurs revenus pour préserver leurs principes, et voir ce qui se passe à Gaza à travers les écrans de télévision pousse les directeurs des achats en Europe à refuser de traiter avec des entreprises israéliennes.
Cet isolement croissant soulève des questions cruciales sur l'avenir de l'économie israélienne et ses relations internationales, et sur la possibilité de maintenir le statu quo face à l'escalade du boycott international et ses conséquences sur la vie quotidienne des citoyens. Les semaines et les mois à venir pourraient apporter des réponses à ces questions, mais il est certain que le paysage ne reviendra pas à ce qu'il était avant la guerre.