Les capacités économiques du monde islamique et les défis de l'emploi politique

Les chiffres indiquent un poids économique non négligeable, l'Indonésie, la Turquie et l'Arabie Saoudite dépassant des économies d'un trillion de dollars, tandis que d'autres pays islamiques comme la Malaisie et les Émirats affichent des chiffres commerciaux atteignant des centaines de milliards. Les richesses ne se limitent pas au pétrole, la région possédant d'énormes réserves de phosphate représentant jusqu'à 80 % des réserves mondiales, en plus d'autres richesses minérales.
Dans le domaine de l'énergie, les pays islamiques dominent la scène mondiale, la région du Moyen-Orient se dirigeant vers le statut de deuxième plus grand producteur de gaz au monde d'ici 2025, tandis que l'Arabie Saoudite, l'Irak, les Émirats, le Koweït et l'Iran occupent des positions avancées dans la production de pétrole. Cette influence énergétique confère à ces pays un levier important dans les relations internationales, comme cela a été le cas lors du embargo pétrolier de 1973 qui a temporairement modifié l'équilibre des pouvoirs.
Cependant, ces énormes capacités font face à des défis qui empêchent leur transformation en une puissance politique efficace. L'intégration économique entre les pays islamiques reste limitée, et les échanges commerciaux entre eux ne correspondent pas à la taille de leurs économies. De plus, les divergences politiques et les divisions régionales limitent leur capacité à former un front uni.
La réalité indique que le monde islamique, malgré ses énormes ressources, n'a pas encore réussi à transformer ses richesses en une puissance douce influente de manière permanente dans la politique mondiale. Les décisions économiques restent souvent tributaires des intérêts nationaux étroits et des alliances internationales complexes.
Le monde islamique peut-il exploiter ses capacités économiques de manière plus efficace ? La réponse dépend de la capacité de ces pays à surmonter leurs divergences et à construire une vision stratégique unifiée, une transformation qui nécessite une volonté politique et une planification stratégique qui pourrait être plus difficile que la simple gestion des défis économiques eux-mêmes.
Les pays islamiques possèdent des atouts puissants dans le jeu international, mais jouer habilement ces atouts nécessite une planification stratégique qui pourrait être le plus grand défi des années à venir.