Pressions américaines croissantes sur Israël pour permettre l'accès des médias à Gaza

Dix-sept membres du Sénat américain, dont 16 démocrates et le sénateur indépendant Bernie Sanders, ont lancé un appel urgent au secrétaire d'État Antony Blinken pour demander à Israël de mettre fin à "l'interdiction des organisations médiatiques et à la censure" et de permettre à la presse internationale d'entrer dans la bande de Gaza, alors que les critiques internationales sur la cible des journalistes se multiplient.
Cette démarche est intervenue mercredi, seulement quelques jours après un appel similaire lancé par le président Donald Trump, ce qui indique une préoccupation croissante et partagée concernant la liberté de la presse dans le conflit en cours.
Dans leur déclaration, les législateurs ont précisé que "cette situation est inacceptable et doit cesser", soulignant la nécessité pour "les États-Unis de faire comprendre à Israël que l'interdiction des organisations médiatiques, la censure et la cible ou la menace des membres de la presse sont inacceptables et doivent cesser".
Dans leur lettre au secrétaire d'État, les membres ont exhorté l'administration américaine en disant : "Nous encourageons le département d'État à demander au gouvernement israélien de protéger les journalistes à Gaza et de permettre aux médias internationaux d'accéder à la région", qui souffre d'une destruction massive en raison de la guerre en cours.
Les membres du Congrès ont explicitement mentionné le raid israélien qui a entraîné la mort de 6 journalistes il y a quatre jours, exprimant leur indignation face à ce qui pourrait constituer "une violation du droit international". Ils ont commenté l'incident en disant : "Il semble qu'Israël ait publiquement reconnu qu'il cible et tue les journalistes qui révèlent au monde l'ampleur des souffrances à Gaza".
La lettre a également souligné le principe fondamental, affirmant que "promouvoir la liberté de la presse dans le monde, protéger l'intégrité des journalistes et faire avancer le droit international sont essentiels pour le statut de leadership des États-Unis et pour promouvoir ses intérêts et ses valeurs".
Le président Trump avait commenté le sujet la semaine dernière en disant : "Ce serait très bien pour moi si les journalistes allaient à Gaza", reconnaissant le danger auquel ils sont confrontés : "C'est très dangereux pour les journalistes, mais j'espère que cela se produira".
Dans un développement connexe, des rapports mercredi soir ont indiqué qu'un responsable du département d'État américain, Shahid Qureshi, avait été licencié pour avoir suggéré d'exprimer les condoléances de Washington aux familles des journalistes tués à Gaza.
Dans le même contexte, l'organisation "Reporters sans frontières" a indiqué début juillet que plus de 200 journalistes locaux avaient été tués dans la région depuis octobre 2023. En raison du blocus imposé à Gaza, la grande majorité des médias mondiaux dépendent des rapports, des textes et des matériaux visuels produits par les journalistes palestiniens locaux pour couvrir le déroulement du conflit.