La baisse des prix du pétrole s'accélère avec l'augmentation de la production de l'OPEP+.

Les prix du pétrole ont fortement chuté lors des transactions de ce lundi, affectés par la décision de l'alliance "OPEP+" d'accélérer l'augmentation de l'offre pétrolière, ainsi que par l'escalade des tensions géopolitiques dans la région.
Les contrats à terme du Brent ont baissé de 2,2 dollars (soit 3,6 %), pour s'établir à 59,03 dollars le baril, tandis que le brut américain WTI a chuté de 2,3 dollars (soit 4,05 %), atteignant 55,93 dollars le baril.
Les contrats ont atteint leurs niveaux les plus bas depuis le 9 avril, après que "OPEP+" a approuvé une augmentation de la production pour le deuxième mois consécutif.
De son côté, l'alliance a décidé d'augmenter la production de 411 000 barils par jour en juin, portant le total des augmentations d'avril à juin à 960 000 barils par jour, ce qui représente une réduction de 44 % par rapport aux réductions initiales de 2,2 millions de barils par jour convenues en 2022.
Dans ce contexte, Tim Evans, fondateur de la société "Evans Energy", a déclaré dans une note : "La décision d'OPEP+ le 3 mai d'augmenter la production de 411 000 barils par jour supplémentaires pour le mois de juin renforce les attentes du marché d'un passage à un excédent dans l'offre et la demande mondiale."
L'agence Reuters a cité des sources au sein de "OPEP+" indiquant que le groupe pourrait annuler complètement ses réductions volontaires d'ici fin octobre, si les pays membres ne respectent pas les quotas de production convenus. Les sources ont souligné que l'Arabie saoudite fait pression pour mettre fin plus rapidement aux réductions en punissant l'Irak et le Kazakhstan pour non-respect de leurs quotas.
Parallèlement, la banque Barclays a revu à la baisse ses prévisions de prix du Brent de 4 dollars pour atteindre 66 dollars le baril en 2025, et de 2 dollars pour atteindre 60 dollars en 2026, en raison de l'accélération des plans d'OPEP+ pour progressivement mettre fin aux réductions, selon l'analyste Amarpreet Singh.
Dans le même temps, les craintes de perturbations de l'approvisionnement en pétrole ont augmenté avec l'escalade des tensions au Moyen-Orient, où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de riposter à l'Iran après le lancement d'un missile par les Houthis soutenus par Téhéran près de l'aéroport principal d'Israël.
De son côté, le ministre de la Défense iranien, Amir Hatami, a déclaré dimanche : "Téhéran ripostera avec force en cas d'attaque des États-Unis ou d'Israël."