Lagarde : "L'euro a besoin d'efforts européens communs pour devenir une alternative au dollar"

Face aux fluctuations croissantes des politiques économiques américaines, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a souligné que l'euro pourrait constituer une alternative pratique au dollar, ce qui pourrait apporter de grands avantages à la zone euro composée de 20 pays, à condition que les gouvernements renforcent la structure financière et la sécurité du bloc.
Cela a été déclaré lors d'un discours prononcé par Lagarde le lundi 26 mai à Berlin, où elle a déclaré : "Les changements en cours ouvrent la voie à un moment pour l'euro à l'échelle mondiale... L'euro ne gagnera pas d'influence automatiquement, il devra la gagner".
Lagarde a souligné que les politiques économiques américaines instables ont incité les investisseurs mondiaux à réduire leur dépendance aux actifs libellés en dollars ces derniers mois, mais l'absence d'alternative monétaire claire a poussé bon nombre d'entre eux à se tourner vers l'or comme refuge sûr.
Néanmoins, l'euro reste confronté à des défis qui entravent son ascension en tant que langue mondiale, son rôle international étant resté stagnant depuis des décennies en raison du manque de complétion des institutions financières européennes et de la faiblesse de la volonté politique de renforcer l'intégration financière.
La présidente de la Banque centrale européenne a identifié plusieurs conditions pour renforcer la position de l'euro, notamment le développement d'un marché des capitaux européen "plus large et plus liquide", le renforcement des bases légales de l'Union, ainsi que le soutien aux politiques commerciales ouvertes en renforçant les capacités de sécurité.
Lagarde a également appelé à faire de l'euro la devise préférée des entreprises opérant dans le commerce international, en concluant de nouveaux accords commerciaux, en améliorant les systèmes de paiement transfrontaliers et en renforçant les accords de liquidité avec la Banque centrale européenne.
Les données montrent un déclin de la domination du dollar ces dernières années, représentant désormais 58% des réserves de change mondiales, le pourcentage le plus bas depuis des décennies, mais il reste nettement supérieur à l'euro, qui détient une part de 20%.