Inquiétude européenne concernant la préparation de Washington à modifier le statut militaire du Groenland.

Les États-Unis mènent une vaste révision de la stratégie de commandement unifié visant à définir les zones de responsabilité des dirigeants militaires américains à travers le monde. Parmi les premières zones ciblées dans cette révision figure le Groenland, qui abrite une présence militaire américaine à long terme, y compris la base spatiale de Thulé, la pointe la plus au nord immergée dans l'eau, utilisée pour surveiller les mouvements russes et chinois dans la région. Politico a rapporté que le Pentagone a clarifié que ce changement semble logique d'un point de vue géographique mais suscite des inquiétudes en Europe d'un point de vue politique. Le Pentagone prévoit de transférer la responsabilité de la supervision de l'île du Groenland du Commandement européen des États-Unis (EUCOM) au Commandement nord-américain (NORTHCOM), chargé de la sécurité des territoires américains et de l'Amérique du Nord. Le Pentagone considère ce changement comme le reflet d'une orientation stratégique militaire visant à renforcer la surveillance et la défense dans la région polaire nord. Cette initiative rapprochera le Groenland, une région autonome du Danemark, sur le plan géographique et politique des États-Unis via le Commandement nord-américain, renforçant ainsi les capacités de surveillance et de défense antimissile américaines dans la région, y compris l'expansion du réseau de radars "Golden Dome". Ce plan a suscité des inquiétudes au Danemark et au sein de l'OTAN, où il est perçu comme pouvant créer une division symbolique et pratique entre le Groenland et le reste des territoires danois qui resteront sous le commandement des forces européennes.