Désarmement du Hezbollah : un test décisif pour le Liban entre souveraineté et conflit interne

Dans un tournant historique qui pourrait déterminer l'avenir du Liban, le Conseil des ministres libanais a approuvé le 7 août 2025 le plan américain de désarmement du Hezbollah, déclenchant une confrontation politique et sécuritaire risquée entre le parti influent et les institutions de l'État. Cette décision, qui est intervenue après des mois de pressions américaines intenses, reflète un changement fondamental dans l'équation libanaise, mais soulève des questions cruciales sur la capacité du Liban à surmonter cette épreuve difficile sans sombrer dans la violence.
Le timing de l'initiative américaine est survenu après la guerre israélo-libanaise de 2024, qui a considérablement affaibli les capacités militaires du Hezbollah et créé une occasion rare de pression internationale, tout en coïncidant avec la crise économique écrasante au Liban.
Le document américain a proposé un ensemble comprenant des promesses d'aides économiques et de reconstruction, un soutien à la délimitation des frontières et des menaces de sanctions en cas de non-conformité.
La décision place le Liban devant un dilemme existentiel, le choix de la souveraineté étant primordial, où l'État est censé être le seul propriétaire des armes, et le choix de la stabilité, car le désarmement forcé pourrait mener à des affrontements internes.
Le paradoxe est que le gouvernement se trouve entre le marteau des pressions américaines et internationales et l'enclume du refus du Hezbollah, qui considère son armement comme une "garantie contre Israël".
Le parti recourra-t-il à l'option militaire s'il sent que son existence est menacée ? Comment réagira-t-il lorsque l'armée commencera à mettre en œuvre le plan concrètement ?
Si la confrontation se produit, le Liban pourrait glisser vers un conflit armé entre l'armée et les partisans du parti, c'est pourquoi les efforts se multiplient pour parvenir à une formule de compromis par un dialogue national, car il n'est pas possible de résoudre la problématique des armes par des décisions unilatérales, mais à travers les exigences de la souveraineté et les nécessités de la stabilité, surtout dans un contexte de craintes concernant l'évolution du danger régional qui pourrait transformer le Liban en un champ de règlement de comptes internationaux.
Alors que le Liban tente de sortir de sa crise économique, il se retrouve face à un nouveau test existentiel. La bonne décision nécessite une sagesse qui dépasse les divisions sectaires, et la compréhension que toute victoire d'Israël dans cette équation est une défaite pour tous les Libanais. La véritable souveraineté commence lorsque l'État devient le refuge unique et ultime de tous ses citoyens.