Le ministère de la Santé de l'État de Khartoum a annoncé aujourd'hui, jeudi 29 mai 2025, l'enregistrement de 70 décès dus au choléra en seulement deux jours, au milieu d'une propagation rapide de l'épidémie dans la capitale soudanaise, qui souffre d'un effondrement général des services de santé et des infrastructures.
Mercredi, 942 nouveaux cas et 25 décès ont été enregistrés, après avoir enregistré 1177 cas et 45 décès un jour auparavant, faisant de l'État de Khartoum seul responsable de 90% des nouveaux cas, selon un communiqué officiel.
Un rapport antérieur avait signalé 51 décès au cours des trois premières semaines de mai.
De plus, 70% de la population a été déplacée, 90% des stations de pompage d'eau ont cessé de fonctionner, selon les Nations unies.
Le syndicat des médecins du Soudan a confirmé que les chiffres réels des décès sont plus élevés que ceux annoncés, soulignant une grave pénurie de solutions intraveineuses, d'eau propre et l'absence d'équipements de stérilisation dans les hôpitaux de la capitale.
La situation s'est aggravée après des frappes menées par les forces de soutien rapide avec des drones ciblant trois stations électriques à Khartoum, entraînant une coupure de courant dans les stations de traitement de l'eau, selon Médecins Sans Frontières.
En l'absence d'eau traitée, les habitants sont contraints d'acheter de l'eau directement du Nil via des charrettes tirées par des ânes, en faisant ainsi une source majeure de propagation de l'épidémie, selon des médecins locaux.
Malgré le choléra étant endémique au Soudan, l'infection est devenue plus sévère en raison de la guerre, qui est entrée dans sa troisième année et a causé la mort de milliers de personnes, le déplacement de 13 millions de personnes et la fermeture de 80% des installations de santé dans les zones touchées.
Le ministère de la Santé a annoncé la fourniture de doses de vaccin aux États menacés, tandis que des volontaires ont lancé des appels urgents pour soutenir le personnel médical dans les salles d'urgence surchargées.