L'Allemagne appelle à un accord européen sur le renvoi des demandeurs d'asile vers des pays tiers sûrs.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Alexander Dobrindt, a souligné que parvenir à un accord au niveau de l'Union européenne sur l'envoi des demandeurs d'asile déboutés vers des pays tiers sûrs est essentiel pour la réussite de cette démarche.
Ces propos ont été tenus lors d'une interview avec le journal "Welt am Sonntag" aujourd'hui samedi, où il a souligné que "l'approche des pays tiers ne peut réussir que s'il y a un consensus au niveau de l'Europe".
Dobrindt a ajouté : "Nous avons besoin de pays tiers prêts à accueillir les migrants qui ne peuvent pas réellement retourner dans leur pays d'origine", soulignant que "aucun État membre de l'Union européenne ne peut mettre en œuvre ce modèle seul ; cela doit se faire au niveau de l'Union européenne... Nous posons les bases pour cela maintenant".
Cette déclaration intervient dans le contexte de l'engagement du gouvernement allemand, dirigé par la chancelière conservatrice Angela Merkel, à réduire les taux d'immigration après sa victoire aux élections générales de février dernier.
La campagne électorale s'est concentrée sur cette question, en particulier avec les sondages montrant l'inquiétude des électeurs face à l'augmentation du nombre de migrants, malgré sa diminution depuis plus d'un an.
Dans un contexte similaire, la Commission européenne a proposé en début de ce mois un mécanisme permettant aux États membres de rejeter les demandes d'asile présentées par des personnes ayant transité par un pays tiers "sûr" avant d'arriver en Europe. Cependant, ce plan n'a pas encore été approuvé par les gouvernements nationaux ou le Parlement européen, étant confronté à l'opposition d'organisations de défense des droits de l'homme.
Les déclarations de Dobrindt sur le renforcement du contrôle aux frontières ont déjà suscité des protestations de la part des pays voisins, qui s'opposent au renvoi des migrants non qualifiés sur leur territoire. L'Italie a également rencontré des difficultés dans son plan de transfert des demandeurs d'asile secourus en mer en Albanie en raison de l'opposition judiciaire.
D'autre part, le Royaume-Uni _hors de l'Union européenne_ a annulé son ancien projet d'envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda, après que le gouvernement travailliste dirigé par Keir Starmer ait pris le pouvoir l'année dernière.