Ben Gvir menace Marwan Barghouti dans sa cellule et la détérioration de sa santé suscite des inquiétudes
August 15, 2025149 VuesTemps de lecture: 4 minutes

Taille de police
16
Dans une escalade grave et sans précédent, le ministre de la Sécurité nationale israélien Itamar Ben Gvir a pénétré dans la cellule du leader palestinien emprisonné Marwan Barghouti à la prison "Ganon", lui adressant des menaces directes, alors que sa famille a exprimé sa crainte d'une exécution à l'intérieur de la prison, face à l'angoisse suscitée par le changement radical de ses traits et la détérioration de son état de santé.
Ben Gvir est apparu, dans une vidéo diffusée par la chaîne israélienne 7, s'adressant à Barghouti dans sa cellule d'isolement en disant : "Vous ne gagnerez pas, et ceux qui tuent nos enfants et nos femmes seront effacés de l'existence", affirmant qu'il n'y a pas de place pour ceux qui "jouent avec le peuple d'Israël".
Cette visite, qualifiée par des sources palestiniennes d'provocante et délibérée, s'inscrit dans le cadre des politiques répressives continues que Ben Gvir a adoptées depuis qu'il a pris le ministère de la Sécurité nationale à la fin de l'année 2022, ce qui a entraîné une détérioration généralisée des conditions des prisonniers palestiniens, notamment en ce qui concerne la nutrition et les soins de santé, ce qui s'est reflété sur leur poids et leur santé générale.
* Détérioration de la santé et changement de traits
La dernière apparition de Marwan Barghouti, membre du Comité central du Fatah, a révélé une détérioration évidente de son état de santé, son corps apparaissant remarquablement émacié, avec des signes d'épuisement sévère et des traits changeants.
Sa famille a confirmé qu'elle était choquée de voir ces changements physiques, exprimant de sérieuses craintes qu'il soit soumis à une exécution ou à une négligence médicale délibérée.
La famille a déclaré dans un bref communiqué relayé par l'agence "Wafa" :
"Nous craignons l'exécution de Marwan dans sa cellule sur ordre de Ben Gvir, nous sommes choqués par le changement de ses traits, et l'épuisement et la faim qu'il endure".
* Réactions palestiniennes en colère
Les actions de Ben Gvir ont déclenché une vague de condamnations officielles et populaires palestiniennes. Le président de l'Autorité des affaires des prisonniers et des libérés, Raed Abu Al-Homs, a décrit l'intrusion dans la cellule de Barghouti comme "un dépassement de toutes les lignes rouges", déclarant dans un communiqué officiel :
"Ce que Ben Gvir a dit en termes de mots et de menaces reflète les intentions racistes dangereuses de ce ministre extrémiste, et confirme que nous sommes face à une escalade délibérée visant à briser la volonté du mouvement des prisonniers".
Pour sa part, Hussein Sheikh, vice-président de l'État de Palestine, a déclaré :
"Ce que Ben Gvir a fait représente le summum du terrorisme psychologique, moral et physique contre les prisonniers, et constitue un débordement sans précédent dans les politiques d'occupation, nécessitant une intervention immédiate des organisations internationales".
Le ministère des Affaires étrangères palestinien a également tenu le gouvernement israélien pleinement responsable de la vie de Marwan Barghouti et de tous les prisonniers, appelant à une intervention internationale urgente pour mettre fin aux violations et assurer leur libération.
* Contexte sur le prisonnier Marwan Barghouti
Barghouti est considéré comme l'un des principaux dirigeants du mouvement national palestinien, et l'une des figures emblématiques de la deuxième intifada.
Il a été arrêté par Israël en avril 2002, et condamné à cinq peines de réclusion à perpétuité et 40 ans, pour des accusations liées à des opérations de résistance attribuées à des groupes affiliés au Fatah, ayant entraîné la mort et la blessure de plusieurs Israéliens.
Depuis des années, Barghouti est détenu dans un isolement strict dans des conditions difficiles, qui se sont considérablement aggravées sous les nouvelles politiques de Ben Gvir, incluant la réduction des repas, l'arrêt des visites, et la réduction des soins de santé au strict minimum, dans le cadre d'un plan systématique visant à faire pression sur le mouvement des prisonniers.
* Risque d'exécution lente
Des organisations de droits de l'homme palestiniennes indiquent que ce que subit Barghouti est considéré comme "une exécution lente" se déroulant par étapes, à travers la famine systématique, l'isolement prolongé, et la négligence médicale délibérée.
Des sources bien informées confirment qu'il a perdu plus de la moitié de son poids au cours de la seule dernière année.
Ben Gvir s'est vanté, en juillet dernier, devant la Cour suprême israélienne, des politiques de famine imposées aux prisonniers, en réponse à une pétition présentée par l'Association des droits des citoyens contre les conditions de leur détention, en disant : "Il n'y a pas de confort dans les prisons, et ceux qui veulent se reposer, doivent abandonner le terrorisme".
Face à ces développements, les appels palestiniens à internationaliser la question des prisonniers, en particulier celle de Marwan Barghouti, se multiplient, ainsi que la nécessité d'une action immédiate dans les forums internationaux pour mettre fin aux violations graves auxquelles ils sont soumis.