Les autorités algériennes, en collaboration avec des militants et des institutions industrielles, ont lancé une initiative nationale pour collecter les peaux des sacrifices pendant l'Aïd al-Adha, dans le but de les utiliser économiquement et de les transformer en matières premières entrant dans les industries textiles, du cuir et des engrais organiques.
L'initiative repose sur la sensibilisation sur le terrain et l'utilisation d'applications numériques intelligentes pour localiser les points de collecte et faciliter les dons, dans le but de réduire le gaspillage aléatoire des peaux et de protéger l'environnement.
Auparavant, les peaux des sacrifices étaient utilisées dans les foyers comme tapis et couvertures traditionnels après avoir été salées et séchées, mais cette pratique a progressivement disparu avec l'évolution des tendances en matière de décoration, entraînant l'accumulation de peaux non exploitées.
Selon le ministère de l'Agriculture, environ 4 millions de sacrifices sont abattus chaque année, produisant une grande quantité de peaux récupérables.
Le taux de récupération des peaux est passé de 2% en 2018 à 29% en 2024, les autorités visant à atteindre 40% cette année.
Le ministère de l'Industrie, en coordination avec les ministères de l'Agriculture, de l'Environnement, des Affaires religieuses, du Commerce et de l'Intérieur, supervise la campagne en collaboration avec la société holding textile et cuir "Getex".
Des équipes sur le terrain ont été formées pour sensibiliser les citoyens à la meilleure façon de préparer la peau après l'abattage, en évitant de la mouiller, en la salant correctement et en évitant de la mettre dans des sacs noirs.
Il est recommandé de laisser la peau devant la maison ou dans des endroits spécifiques dans le quartier pour que les équipes puissent la récupérer le premier ou le deuxième jour de l'Aïd.
Deux applications intelligentes ont été développées pour soutenir la campagne, la première étant "Merigl Hidoura", qui indique à l'utilisateur les points de collecte des peaux, et la seconde "Moustafid", qui permet d'enregistrer la peau et de relier le citoyen à l'entité collectrice.
Cette connexion numérique entre les familles et les spécialistes accélère le processus de collecte et protège l'environnement de la pollution due à l'élimination aléatoire des peaux.
Les peaux récupérées sont actuellement utilisées dans la confection de vêtements et de tapis, et la préparation d'une usine d'engrais organiques en collaboration avec un partenaire italien est en cours cette année, dans le cadre d'un plan plus large visant à revitaliser les industries nationales qui ont souffert du déclin après l'adoption de l'économie de marché.
La société "Getex", relancée en 2015, prévoit d'ouvrir 5 nouvelles usines d'ici la fin de l'année et 10 autres l'année prochaine, dans le but de revitaliser le secteur textile national et de renforcer l'économie circulaire du pays.