Dans une démarche visant à atténuer les tensions militaires, le ministère de la Défense sud-coréen a annoncé aujourd'hui, lundi, la suspension de la diffusion des programmes de radio de propagande destinés à la Corée du Nord, connus sous le nom de "Voix de la liberté".
Cette radio a été fondée en 1962 et sa diffusion a été intermittente pendant plus d'un demi-siècle.
La suspension ou la reprise de la diffusion était généralement liée à des périodes de tension ou de détente entre les deux parties de la péninsule coréenne.
Cette décision intervient à un moment sensible, alors que le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a pris ses fonctions en juin dernier, cherche à renforcer le dialogue avec Pyongyang, ce qui reflète ses efforts pour réduire les tensions dans la région.
Le porte-parole du ministère de la Défense sud-coréen, Lee Kyung-soo, a déclaré à la presse : "La diffusion de la "Voix de la liberté" a été suspendue dans le cadre de nos mesures visant à réduire les tensions militaires avec le Nord".
Ceci est la dernière mesure dans une série d'initiatives prises par la nouvelle administration à Séoul pour se rapprocher de la Corée du Nord.
Auparavant, l'utilisation de haut-parleurs à la frontière entre les deux pays avait été arrêtée, et certains d'entre eux ont été partiellement retirés.
La radio "Voix de la liberté" diffusait une variété de programmes comprenant des nouvelles mondiales, ainsi que de la musique "K-pop" sud-coréenne, aux habitants de la Corée du Nord, qui souffrent de restrictions sévères sur les informations extérieures.
Ces programmes visaient à briser l'isolement médiatique imposé aux habitants du Nord.
Il convient de noter que la dernière suspension de la diffusion est survenue après une autre interruption en 2004, pendant une période de rapprochement entre les deux pays, mais elle a été reprise en 2010 après l'attaque de la Corée du Nord contre un navire de guerre sud-coréen, qui a entraîné la mort de 46 marins.
Malgré les efforts du président Yoon Suk-yeol pour améliorer les relations avec Pyongyang, la Corée du Nord n'a montré que peu d'intérêt pour ces initiatives, qualifiant le leader sud-coréen d'"hypocrite" plus tôt cette semaine, après ses déclarations sur le désarmement de la péninsule coréenne, faites lors de sa visite aux États-Unis.
La crise entre les deux Corées se poursuit malgré ces tentatives, rendant difficile la prévision de l'avenir des relations entre les deux pays à court terme.