Dans le contexte de la guerre sanglante qui se poursuit au Soudan, de vastes régions du pays connaissent des conditions humanitaires aggravées, en particulier dans les régions du Darfour et du Kordofan, où le siège, la famine et la propagation des maladies menacent la vie de millions de personnes.
Des sources locales de l'État du Darfour du Nord ont rapporté, ce mardi 19 août 2025, que 14 civils ont été tués alors qu'ils tentaient de fuir la ville de El Fasher en direction de la région de "Tawila", située à l'ouest de la ville.
Les victimes, dont la plupart étaient des familles déplacées, cherchaient un refuge sûr contre le siège et la famine, mais sont tombées victimes de pillages armés qui les ont frappés sur la route reliant El Fasher à Tawila.
La ville de El Fasher a connu hier soir, lundi, une nouvelle escalade militaire, où les forces de soutien rapide ont mené une attaque par drone visant le siège de l'appareil judiciaire de l'État du Darfour du Nord, sans informations confirmées pour le moment sur l'ampleur des pertes et des dommages.
Les habitants de El Fasher vivent actuellement dans des conditions humanitaires désastreuses, avec la poursuite du siège imposé par les forces de soutien rapide depuis plusieurs mois, ce qui a conduit à un effondrement quasi complet du système de santé, à l'arrêt des services essentiels, au milieu d'une pénurie quasi totale de nourriture, d'eau et de médicaments dans la ville.
La situation n'est pas très différente dans le Kordofan du Sud, où le siège imposé par les forces de soutien rapide et le Mouvement populaire - Nord, aile d'Abdelaziz al-Hilu, a aggravé la détérioration des conditions dans les villes de Kadugli et de Delling.
Il est devenu rare d'obtenir des denrées alimentaires et des médicaments salvateurs, au milieu d'une coupure continue d'électricité et d'eau pendant plusieurs mois consécutifs, ce qui a accru les souffrances des habitants.
* Le choléra ravage le Darfour
Sur le plan sanitaire, le Darfour enregistre la pire épidémie de choléra depuis des décennies.
Des sources sanitaires ont annoncé que le nombre de décès dus à l'épidémie avait atteint, jusqu'à lundi soir, 305 cas, tandis que le nombre de cas d'infection avait dépassé le seuil de 7 000 cas depuis le début de la propagation de la maladie en juin dernier.
Les craintes augmentent quant à l'expansion de l'épidémie en l'absence totale de services de santé et de fournitures de prévention et de traitement.
* Initiatives gouvernementales au milieu de la crise
Dans le contexte de l'effondrement économique rapide, le Premier ministre soudanais, Kamel Idriss, doit tenir aujourd'hui, mardi, une réunion décisive dans la ville de Port-Soudan, la capitale administrative temporaire, pour discuter des moyens de freiner la hausse des prix du dollar et des devises étrangères. Le ministre des Finances et la direction de la Banque centrale participeront à la réunion, dans l'attente de décisions économiques d'urgence.
* Un pays sous le feu et la famine
Depuis le déclenchement de la guerre en avril 2023 entre l'armée soudanaise dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les forces de soutien rapide dirigées par son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo (Hemedti), le Soudan vit l'une des pires crises humanitaires de son histoire.
La guerre a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes et le déplacement de plus de 13 millions de personnes à l'intérieur et à l'extérieur du Soudan.
L'ONU a averti dans des rapports récents que 17 régions du Soudan font face au risque de famine, y compris de vastes parties du Darfour, des montagnes du Nuba, de la capitale Khartoum et de l'État de la Jazeera.
La situation au Soudan devient de plus en plus complexe jour après jour, au milieu de l'absence d'horizon pour une solution politique globale, et de la poursuite des souffrances des civils qui paient le prix le plus élevé dans une guerre dévastatrice dont la fin ne semble pas à l'horizon.