Que se passe-t-il après Doha... Israël entraîne-t-il la région vers une confrontation catastrophique avec la Turquie ?

La récente attaque israélienne contre la capitale qatarie Doha, suivie de condamnations régionales et internationales massives, a suscité un débat croissant au sein des cercles israéliens concernant la prochaine étape que pourrait entreprendre le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Le journal hébreu Haaretz a publié un article acerbe avertissant qu'Ankara pourrait être la prochaine cible d'Israël, dans un contexte de tensions croissantes avec la Turquie en raison des activités du Hamas. L'article, intitulé « La Turquie pourrait être la prochaine cible d'Israël après le Qatar... les conséquences seraient catastrophiques », a estimé qu'une confrontation avec Ankara dépasserait de loin les risques liés à une attaque contre le Qatar.
L'auteur de l'article établit un lien entre le raid sur Doha et l'annonce récente du Shin Bet concernant l'échec d'une tentative d'assassinat du ministre de la Sécurité nationale israélien Itamar Ben Gvir, attribuée à une cellule du Hamas opérant depuis le territoire turc. Bien qu'Ankara ait nié toute implication dans l'incident, des questions se posent en Israël sur le soutien dont bénéficie le Hamas à Istanbul, où l'on pense qu'il gère des bureaux de coordination et de financement sous la protection directe du président Recep Tayyip Erdoğan.
Le journal souligne que la Turquie diffère radicalement du Qatar ; elle possède la deuxième plus grande armée de l'OTAN, en plus de son influence étendue en Syrie, en Libye et en Méditerranée orientale. Toute confrontation militaire avec elle pourrait rapidement – selon l'article – passer d'un conflit limité à un large conflit régional, menaçant la position internationale d'Israël et lui faisant perdre le soutien de ses alliés occidentaux.
L'article ajoute que la détérioration des relations entre Tel Aviv et Ankara a atteint son paroxysme depuis l'automne 2023, la Turquie ayant fermé son espace aérien aux vols israéliens en août 2025 et suspendu la coopération économique, en protestation contre ce qu'elle a qualifié de « génocide à Gaza ». De plus, le président Erdoğan a qualifié le raid israélien sur le Qatar d'« violation du droit international », s'engageant à soutenir le peuple palestinien.
Alors que des rapports dans le Times of Israel ont indiqué que Tel Aviv avait retardé une opération similaire en Turquie pour éviter un affrontement direct avec l'OTAN, des observateurs estiment que les pressions internes sur le gouvernement de Netanyahu pourraient le pousser à prendre le risque d'ouvrir un nouveau front.
L'attaque contre Doha, survenue le 9 septembre et ayant fait six morts – dont le fils d'un dirigeant du Hamas, Khalil al-Hayya, et un membre de la sécurité qatarie – a été un signal précoce sur la gravité de l'escalade. Israël se dirige-t-il vers une confrontation plus large avec la Turquie, avec les conséquences militaires et géopolitiques qui pourraient déstabiliser toute la région ?