Washington empêche Abbas d'assister à l'Assemblée générale au milieu de la montée des reconnaissances de l'État de Palestine
August 30, 2025180 VuesTemps de lecture: 3 minutes

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Dans une démarche qui a suscité une vague de critiques internationales, les États-Unis ont annoncé vendredi leur refus de délivrer des visas au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et à plus de 80 responsables palestiniens, les empêchant ainsi de participer aux réunions de l'Assemblée générale des Nations Unies prévues le mois prochain à New York.
La décision américaine est intervenue après l'engagement de plusieurs alliés de Washington, dont la Grande-Bretagne, la France, l'Australie et le Canada, de reconnaître officiellement l'État de Palestine lors du sommet à venir, ce qui a été considéré par les observateurs comme une escalade diplomatique face à la position américaine et israélienne.
Le bureau du président palestinien a exprimé sa surprise face à cette décision, la considérant comme une violation de l'accord sur le siège des Nations Unies de 1947, qui oblige les États-Unis à permettre aux diplomates étrangers d'accéder au siège de l'organisation internationale. Le porte-parole de la présidence, Nabil Abu Rudeineh, a appelé Washington à revenir sur cette décision qu'il a qualifiée de "contraires au droit international".
Samedi, plusieurs ministres des Affaires étrangères européens ont exprimé leur rejet de la démarche américaine, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot qualifiant la décision d'"inacceptable", tandis que son homologue irlandais Simon Harris a appelé l'Union européenne à protester "dans les termes les plus forts possibles". Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a, quant à lui, exprimé son soutien à Abbas, considérant la décision comme "injuste", affirmant que la Palestine a le droit de faire entendre sa voix sur la scène internationale.
Le département d'État américain a justifié sa décision par des accusations de longue date contre l'Autorité palestinienne et l'Organisation de libération de ne pas renoncer au terrorisme, soulignant que les intérêts de la sécurité nationale nécessitent d'imposer des restrictions aux délégations qui "saperont les chances de paix", mais a confirmé que la mission palestinienne permanente auprès des Nations Unies ne serait pas affectée par cette décision.
Cette décision rappelle l'incident de 1988, lorsque Washington a refusé de délivrer un visa au leader palestinien décédé Yasser Arafat, ce qui a poussé l'Assemblée générale à tenir sa réunion à Genève au lieu de New York.
Ces développements interviennent dans un contexte de montée de la colère internationale face à la guerre israélienne à Gaza, qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et provoqué une famine, en plus de la poursuite de la construction de colonies en Cisjordanie, ce qui a conduit 147 pays sur 193 aux Nations Unies à reconnaître l'État de Palestine, qui continue de chercher à établir un État indépendant dont la capitale est Jérusalem-Est.