La Turquie accuse les "SDF" de ne pas respecter l'accord de Damas et annonce son soutien militaire à la Syrie

Le ministère turc de la Défense a accusé les Forces démocratiques syriennes (SDF) de ne pas avoir exécuté aucun des termes de l'accord signé avec le gouvernement syrien en mars dernier, qui stipule leur intégration dans les institutions de l'État. Une source au ministère a confirmé qu'Ankara fournira à Damas des systèmes d'armement et un soutien logistique dans le cadre d'un accord de coopération militaire signé mercredi, avec la volonté de former l'armée syrienne à l'utilisation de ces équipements si nécessaire.
La source a expliqué aux journalistes que "les SDF n'ont respecté aucune des conditions stipulées dans l'accord", exprimant l'attente d'Ankara d'un respect immédiat de l'accord. Ces déclarations interviennent en même temps qu'un avertissement du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien, Asaad al-Shibani, sur la poursuite de la politique de procrastination des "Unités de protection du peuple" et des "SDF".
Fidan a déclaré : "Les Unités de protection du peuple et les Forces démocratiques syriennes doivent cesser leur politique de gagner du temps", ajoutant : "Le fait que nous ayons traité (ce processus) de bonne foi ne signifie pas que nous ne voyons pas vos ruses".
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères syrien, Faisal al-Miqdad, a critiqué une conférence tenue par les SDF pour appeler à une révision de la déclaration constitutionnelle syrienne, la qualifiant de "violation de l'accord", accusant les forces kurdes d'exploiter les événements de Sweida.
Dans le même contexte, les parties turque et syrienne ont signé un protocole d'accord pour la formation et la consultation militaire, une étape qualifiée par Ankara de "premiers pas vers une coopération plus large". Une source turque a indiqué que les négociations entre les deux pays se poursuivent depuis des mois pour parvenir à un accord global.
Il convient de noter que la Turquie considère les SDF comme une organisation terroriste en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit, tandis que l'accord de mars dernier entre Damas et le dirigeant kurde Mazloum Abdi stipule l'intégration des institutions kurdes dans les structures de l'État syrien.