Le gouvernement libanais examine un plan de désarmement du Hezbollah au milieu d'une division interne et de tensions régionales

Le gouvernement libanais tiendra demain, vendredi, une session pour discuter d'un plan concernant le désarmement du Hezbollah, dans une étape considérée comme un tournant sensible dans le paysage politique et sécuritaire du pays. Cette session intervient au milieu d'une forte division interne entre ceux qui soutiennent le désarmement du parti avec le soutien américain, et ceux qui estiment que son arsenal représente une garantie contre Israël.
Les appels au désarmement du Hezbollah se sont intensifiés après la guerre dévastatrice avec Israël l'année dernière, qui a bouleversé les rapports de force au Liban, tandis que le parti et son allié le mouvement Amal insistent sur le refus de toute mesure visant à démanteler son armement.
La session se tient alors que les frappes israéliennes sur le sud du Liban se sont intensifiées, faisant quatre morts mercredi. L'armée israélienne a déclaré que ses frappes visaient un site utilisé par le Hezbollah à des fins militaires.
Le gouvernement libanais avait chargé l'armée le 5 août de préparer un plan pour concentrer les armes entre les mains de l'État d'ici la fin de l'année. Cependant, des sources diplomatiques ont indiqué à "Reuters" qu'il serait évité de fixer un calendrier clair, de peur d'une confrontation avec le parti, alors qu'il semble probable que les ministres qui lui sont proches et ceux du mouvement Amal se retirent de la session si des décisions contraires à leurs positions sont adoptées.
L'armée libanaise, qui a été reformée après la guerre civile (1975–1990), est perçue comme un garant de la paix civile. La semaine dernière, Israël a indiqué qu'il était prêt à réduire sa présence militaire dans le sud du Liban si Beyrouth prenait des mesures concrètes pour concentrer les armes entre les mains de l'État.
Pour sa part, le Hezbollah a réaffirmé son refus total de tout plan de désarmement, considérant que son arsenal protège le Liban des "agressions israéliennes". Le responsable iranien Ali Akbar Velayati a également critiqué le mois dernier les mouvements de Beyrouth dans ce sens.
Il convient de noter qu'une proposition américaine a été faite le mois dernier, incluant le désarmement du parti d'ici la fin de l'année en échange d'un retrait israélien et d'un soutien économique au Liban.