Ciblage d'une tente de journalistes à Gaza : 7 martyrs dont des correspondants d'Al Jazeera

Dans un nouveau crime qui secoue la scène médiatique, un raid aérien israélien a directement ciblé une tente de journalistes devant la porte principale du complexe médical de Shifa au centre de la ville de Gaza, entraînant la mort d'au moins 7 personnes, dont cinq journalistes, dans l'une des attaques les plus meurtrières contre les journalistes depuis le début de la guerre dans la région.

Le directeur du complexe médical de Shifa a confirmé le martyre de Anas Al-Sharif et Mohamed Qariqa, correspondants de la chaîne Al Jazeera à Gaza, ainsi que des photographes journalistes Ibrahim Zaher, Moamen Aliwa et Mohamed Nofal, en raison du bombardement qui a touché leur tente alors qu'ils couvraient les événements autour de l'hôpital.

De son côté, l'armée israélienne a reconnu dans un communiqué officiel avoir ciblé "directement" un groupe de journalistes à Gaza, prétendant que l'un d'eux dirigeait "une cellule affiliée à Hamas".

Elle n'a cependant fourni aucune preuve publique de cette affirmation, ce qui a suscité une vague de colère et de critiques sévères de la part des organisations de défense des droits et des médias.

Dans le même contexte, la défense civile à Gaza a annoncé la mort d'au moins 27 personnes hier dimanche, lors de frappes israéliennes dispersées à travers la région, dont 11 civils qui ont péri en attendant de l'aide alimentaire devant des centres de distribution gérés par "l'Organisation humanitaire de Gaza".

Selon l'organisation "Reporters sans frontières", le nombre de journalistes tués depuis le début de la guerre en octobre 2023 a atteint environ 200, dont 45 ont été tués alors qu'ils exerçaient leur métier.

L'organisation accuse Israël d'imposer un "siège médiatique complet" sur la bande de Gaza, y compris l'interdiction d'entrée aux journalistes étrangers et l'imposition d'une censure stricte sur la couverture médiatique.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, les autorités israéliennes n'ont permis à aucun média international d'entrer librement à Gaza, à l'exception d'un nombre limité de médias qui ont accompagné l'armée israélienne lors de tournées sur le terrain sous supervision militaire directe et avec une censure stricte sur le contenu.

Les médias mondiaux dépendent principalement des journalistes locaux à Gaza, qui paient le prix le plus élevé pour couvrir l'une des guerres les plus longues et les plus violentes de l'histoire de la région.

Selon le ministère de la santé géré par le mouvement Hamas dans la région, le nombre de victimes de la guerre à Gaza depuis octobre 2023 s'élève à environ 61 430 morts, la majorité étant des civils, des chiffres que l'ONU considère comme fiables malgré l'interdiction d'entrée des commissions d'enquête internationales indépendantes.

La guerre a éclaté suite à une attaque sans précédent menée par le mouvement Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 219 personnes en Israël, la plupart étant des civils, selon les statistiques de l'agence "France Presse" basées sur des données officielles israéliennes.