Les réactions continuent en Algérie concernant l'affaire de l'infirmière qui a suscité un grand débat sur les réseaux sociaux, après avoir publié une vidéo sur son compte "TikTok" montrant le corps d'une personne décédée, mettant en lumière la violation de la dignité des morts et la divulgation de secrets liés à l'accident de son décès.
Dans la vidéo qui a suscité une large indignation, l'infirmière apparaît en train de se filmer pendant la préparation du corps dans le service de conservation des corps.
La vidéo montrait une partie du cadavre, ce qui a poussé de nombreux abonnés à exprimer leur colère face à son comportement qu'ils considéraient comme "immoral" envers le défunt et sa famille, en plus de l'impact psychologique négatif sur ses abonnés.
L'infirmière a déclaré dans des propos ultérieurs qu'elle n'avait pas l'intention de publier la vidéo, mais qu'elle avait décidé de le faire en raison de l'impact de la mort de la personne sur l'équipe de l'hôpital, où le défunt était en bonne santé avant de rentrer chez lui, mais il est décédé d'une crise cardiaque soudaine.
Elle a ajouté que la vidéo était une expression de la tristesse qui l'avait personnellement touchée ainsi que ses collègues.
* Accusations et sanctions potentielles
Selon l'avocat Farid Sabri, l'infirmière pourrait faire face à plusieurs accusations judiciaires , comprenant :
1 _ Profanation de cadavre : Selon l'article 153 du code pénal algérien, toute personne qui commet un acte portant atteinte à la dignité du cadavre est punie d'une peine d'emprisonnement de deux à cinq ans, avec une amende allant de 2 à 10 millions de centimes.
2 _ Atteinte à la vie privée : C'est un crime puni par la loi d'une peine d'emprisonnement de 6 mois à 3 ans, en plus d'une amende allant de 5 à 30 millions de centimes.
3 _ Divulgation de secret professionnel : En tant qu'infirmière, elle pourrait faire face à une accusation de divulgation de secrets professionnels, un crime qui pourrait l'exposer à une peine d'emprisonnement d'un mois à 6 mois et à une amende allant de 2 à 10 millions de centimes.
L'avocat a également souligné que si la famille du défunt décidait de porter plainte, elle pourrait demander des dommages-intérêts par le biais du tribunal.
* Réactions officielles
Le ministère de la Santé algérien a exprimé sa profonde indignation face à ce qui s'est passé, considérant le comportement de l'infirmière comme "inhumain", affirmant qu'il était éloigné des valeurs et des principes fondamentaux de la profession d'infirmier.
Le ministère a confirmé qu'il prendrait toutes les mesures légales contre l'infirmière, y compris des actions judiciaires à son encontre.
De son côté, l'établissement hospitalier spécialisé Slim Zemirli à El Harrach a condamné le comportement inacceptable, affirmant qu'il "porte atteinte à la dignité du patient et à ses droits même après sa mort".
La direction de l'hôpital a également décidé de suspendre l'infirmière de ses fonctions immédiatement jusqu'à la fin des enquêtes administratives et judiciaires, conformément aux lois qui criminalisent de tels actes.
L'affaire continue d'attirer l'attention du public, tandis que les milieux algériens attendent la décision de la justice concernant les sanctions qui pourraient être infligées à l'infirmière.