Paris connaît une nouvelle crise gouvernementale.. le parlement français renverse le gouvernement de Bayrou

Lors d'un vote historique, le parlement français a renversé, le lundi 8 septembre, le gouvernement du Premier ministre François Bayrou, approfondissant la crise politique dans le pays et mettant le président Emmanuel Macron face à la tâche de choisir un cinquième Premier ministre en moins de deux ans.
Le vote qui a mis fin à un mandat gouvernemental de moins de neuf mois est survenu en raison de ses plans controversés pour contenir l'énorme dette publique. Bayrou (74 ans) doit maintenant présenter sa démission, laissant Macron avec des options limitées alors que les marchés financiers s'inquiètent de la stabilité.
En réponse aux développements, le palais de l'Élysée a annoncé que le président Macron "nommera un nouveau Premier ministre dans les jours à venir". Macron fait face à deux choix difficiles : soit nommer un cinquième Premier ministre dans un délai record, soit dissoudre l'Assemblée nationale et convoquer des élections législatives anticipées.
Avec ce départ, Bayrou devient le deuxième Premier ministre à quitter son poste en un an, après l'effondrement du gouvernement de Michel Barnier en décembre dernier.
Bayrou avait défendu des plans d'austérité visant à traiter la crise de la dette publique juste avant le vote, avertissant que des niveaux excessifs de dette représentent "un danger pour la vie du pays". Il a déclaré avec défi en défendant son budget : "Le plus grand risque était de ne pas agir et de laisser les choses se poursuivre comme elles sont... Comme si rien n'avait changé".
Bayrou, le quatrième Premier ministre de Macron en moins de deux ans, a expliqué que le vote était le résultat de "pressions énormes" auxquelles la France est confrontée pour réformer ses finances publiques, après que le déficit de l'année dernière ait atteint le double du maximum (3%) fixé par l'Union européenne, tandis que la dette publique a atteint 113,9 % du produit intérieur brut, soit environ trois trillions et 300 milliards d'euros.
Le Premier ministre démissionnaire a averti les députés que tout gouvernement futur héritera des mêmes défis, déclarant selon "Reuters" : "Vous pouvez renverser le gouvernement, mais vous ne pouvez pas effacer la réalité. Les dépenses continueront d'augmenter, et le fardeau de la dette excessive deviendra plus lourd et coûteux". Il a ajouté lors de la séance parlementaire : "La question est vitale, une question de vie ou de mort pour notre survie, il s'agit de maîtriser les dépenses et de réduire l'endettement excessif".
Les partis d'opposition ont rejeté les plans gouvernementaux pour traiter la dette, qui comprennent une réduction des dépenses publiques de 44 milliards d'euros et une augmentation des impôts, pour sortir d'un déficit financier dépassant 142 milliards d'euros, et ont confirmé qu'ils voteraient contre un gouvernement minoritaire.
Bien que la nature de la crise soit financière et économique, les observateurs estiment que ses racines sont principalement politiques, en référence à la composition politique complexe résultant des élections législatives anticipées du 7 juillet 2024, dont les résultats ont contredit les sondages d'opinion, après la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024 suite à une victoire écrasante de l'extrême droite aux élections européennes.