Dans une scène pleine de colère et de revendications pour la justice, des milliers de femmes en Turquie ont manifesté en masse samedi, dans différentes villes et provinces, à l'occasion de la Journée internationale des femmes le 8 mars.
Les revendications étaient claires, une seule et immuable : "Oui à l'égalité, non à la violence".
Les femmes ont brandi des pancartes appelant à mettre fin aux crimes de féminicide qui continuent d'augmenter de manière alarmante dans le pays, demandant au gouvernement turc de revenir à la "Convention d'Istanbul", qui était un rempart pour protéger les femmes de la violence et du meurtre.
Une participante à la manifestation à Istanbul a déclaré : "Le gouvernement doit revenir à la Convention d'Istanbul, c'est le seul moyen de garantir nos droits et de nous protéger de la violence mortelle".
Cette demande est reprise par de nombreuses associations féministes qui ont appelé le gouvernement turc à revenir à cette convention après s'en être retiré en juillet 2021, une décision qui a suscité de vives critiques de la part des alliés occidentaux de la Turquie.
Les revendications ne se sont pas limitées aux manifestations diurnes, le pays a également connu des manifestations nocturnes dans plusieurs villes, dont Istanbul, Ankara et les régions à majorité kurde du sud-est.
Les participantes aux manifestations ont brandi des photos de femmes tuées par des hommes, affirmant que le chemin est long et qu'il faut continuer à lutter pour les droits des femmes en Turquie.
Selon la plateforme "Stop aux féminicides", qui lutte contre la violence domestique et documente les cas de meurtre depuis 2010, 69 femmes ont été tuées par des hommes en Turquie depuis le début de l'année 2025, tandis que le nombre de victimes en 2024 s'élevait à environ 445 femmes.
Ces statistiques n'incluent pas les cas considérés comme flous, la plateforme continuant à révéler des détails inquiétants sur la violence rampante contre les femmes en Turquie.
Alors que ces crimes continuent d'augmenter, la plateforme continue de demander au gouvernement de durcir les peines pour les meurtriers et de fournir une plus grande protection aux femmes, en plus de renforcer le rôle des organismes féminins au sein des institutions gouvernementales, afin de garantir l'égalité totale entre les hommes et les femmes dans la société turque.
Dans ce contexte, les voix féminines en Turquie restent élevées, unies dans le refus de l'injustice et la quête d'une société sûre et juste pour les femmes.