Après des jours de frappes israéliennes visant des dirigeants du Hamas au Qatar et suscitant la colère de Doha, le ministre des affaires étrangères américain Marco Rubio est arrivé ce matin, dimanche 14 septembre, en Israël pour une visite importante qui renouvelle le soutien de Washington à Tel Aviv, malgré les critiques publiques du président américain Donald Trump.
Rubio, qui doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et plusieurs hauts responsables, a confirmé avant son départ que le soutien américain à Israël ne changera pas en raison des frappes qui ont provoqué des tensions avec l'allié régional de Washington, le Qatar.
Ces frappes, qualifiées de controversées par Trump et d'autres parties internationales et régionales, ont eu un impact négatif sur les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu et libérer les otages dans la bande de Gaza, d'autant plus que le Qatar joue un rôle clé dans les négociations indirectes entre Israël et le Hamas, et Khalil al-Hayya, le chef de la délégation du Hamas, a survécu aux frappes.
La visite de Rubio intervient dans un contexte d'escalade militaire israélienne dans le nord de la bande de Gaza, au milieu de pressions internationales croissantes sur Tel Aviv, et avant les réunions de l'Assemblée générale des Nations Unies qui verront plusieurs pays occidentaux reconnaître un État palestinien, une étape fermement rejetée par Israël et les États-Unis.
Rubio a déclaré aux journalistes que le désaccord concernant l'attaque contre le Qatar ne changera pas la nature de la relation avec Israël, mais il a souligné la nécessité de discuter de l'impact de cela sur les efforts de désescalade dans le conflit qui a éclaté depuis le 7 octobre 2023.
Il a ajouté : "En fin de compte, il y a un groupe appelé Hamas qui est toujours présent".
Le Qatar, aux côtés des États-Unis et de l'Égypte, est un acteur clé dans la médiation pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, et Doha a accueilli plusieurs cycles de négociations indirectes entre le Hamas et Israël.
Pour sa part, le Premier ministre israélien Netanyahu a défendu les frappes visant des dirigeants du Hamas, affirmant que les éliminer ouvrirait la voie à la fin de la guerre, et les a accusés de bloquer toutes les tentatives de cessez-le-feu pour prolonger le conflit.
Cependant, il a été critiqué par le forum des familles des otages qui a qualifié Netanyahu de "principal obstacle" à la libération des détenus et à la fin de la guerre.
Dans le contexte de l'escalade militaire israélienne, qui comprend un plan de contrôle de la ville de Gaza, la plus densément peuplée, les Nations Unies et la communauté internationale ont averti d'une aggravation de la crise humanitaire dans la région, où l'organisation internationale a officiellement déclaré un état de famine le mois dernier, au milieu d'un large déplacement de civils.
Des pays occidentaux, notamment la France et le Royaume-Uni, se préparent également à reconnaître un État palestinien lors des réunions des Nations Unies, une étape qui appelle à raviver la solution à deux États, soutenue par 142 pays à l'Assemblée générale contre 22 pays qui ont refusé ou se sont abstenus, au milieu d'une forte opposition israélienne et américaine.
Le porte-parole du département d'État américain Tommy Pigott a confirmé que Washington continuera à s'opposer aux mesures qu'il considère comme hostiles à Israël, y compris la reconnaissance unilatérale d'un État palestinien qui pourrait renforcer le rôle du Hamas.
L'attaque menée par le Hamas contre Israël en octobre 2023 a fait 1219 morts, la plupart étant des civils, tandis qu'Israël a répondu par une campagne militaire dans la bande de Gaza qui a entraîné la mort de plus de 64 800 personnes, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la santé de Gaza.
À ce jour, 47 personnes sont toujours retenues en otage à Gaza, dont 25 ont été tuées, sur un total de 251 enlevés lors de l'attaque.
La visite de Rubio reflète le soutien continu des États-Unis à Israël malgré les tensions régionales et internationales croissantes, à un moment où la région connaît des tournants décisifs dans le cours du conflit israélo-palestinien.