Dans une déclaration marquante reflétant une position diplomatique conditionnelle, le président français Emmanuel Macron a annoncé que son pays n'ouvrirait pas d'ambassade en État de Palestine avant la libération complète des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza.
Il a précisé Macron, dans une interview avec le réseau "CBS" américain diffusée hier dimanche, que "la libération des otages est une condition claire avant que nous établissions une ambassade".
Et malgré cette condition, le président français a affirmé que la reconnaissance de l'État de Palestine est le seul moyen d'atteindre une solution politique durable, soulignant l'engagement de Paris en faveur de la solution à deux États.
* Reconnaissance internationale croissante de la Palestine suscite la colère d'Israël
Les déclarations de Macron interviennent à un moment où les pressions sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'intensifient, après que la Grande-Bretagne, le Canada, l'Australie et le Portugal ont annoncé leur reconnaissance officielle de l'État de Palestine, ce qui a suscité de vives critiques de la part de Tel Aviv et de Washington.
Et Netanyahu a qualifié cette démarche de "récompense pour le Hamas", déclarant dans un communiqué en colère :
"Un État palestinien ne sera pas établi à l'ouest du fleuve Jourdain... cela n'arrivera pas".
Il a indiqué qu'il présenterait la position israélienne lors de sa prochaine visite aux États-Unis, où il rencontrera le président américain Donald Trump à la Maison Blanche.
* Familles des otages : "La reconnaissance est un déni de notre souffrance"
Pour sa part, les familles des otages israéliens détenus à Gaza depuis environ deux ans ont exprimé leur colère face aux décisions de reconnaissance de l'État de Palestine, considérant que cette démarche "ignore la souffrance de 48 otages".
Le Forum des familles des otages et des disparus a déclaré que "l'octroi de telles récompenses politiques sans garantir le retour de tous nos proches représente un échec catastrophique qui nuira aux efforts déployés pour les ramener chez eux".
* Israël : "La reconnaissance est le fruit du massacre du 7 octobre"
Quant au ministère des Affaires étrangères israélien, il a qualifié les reconnaissances successives de l'État palestinien de "récompense pour le Hamas", affirmant que les dirigeants du mouvement eux-mêmes avaient reconnu que cette reconnaissance était le résultat des attaques du 7 octobre 2023.
Israël considère que ces mouvements menacent la sécurité régionale, tandis que les pays ayant reconnu la Palestine estiment que le gouvernement Netanyahu entrave tout espoir de solution à deux États, en raison de ses politiques d'expansion des colonies et de la poursuite de la guerre à Gaza.
* La France sur les traces de la Grande-Bretagne ?
Alors que la France n'a pas encore annoncé sa reconnaissance officielle de l'État de Palestine, des sources diplomatiques s'attendent à ce que Paris prenne cette mesure prochainement, peut-être lors des travaux de l'Assemblée générale des Nations Unies cette semaine, rejoignant ainsi la vague croissante de reconnaissances internationales, notamment de la part des pays du Commonwealth.
Il convient de rappeler que la France, tout comme la Grande-Bretagne, fait partie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, ce qui confère à sa décision attendue une importance politique et diplomatique majeure sur la scène internationale.