Lors d'une déclaration marquante lors d'une conférence de presse à Singapour, le président français Emmanuel Macron a déclaré que la reconnaissance de l'État palestinien "n'est pas seulement un devoir moral, mais une exigence politique", soulignant que l'Europe devrait renforcer sa position envers Israël si ce dernier ne répond pas de manière adéquate à la gravité de la situation humanitaire dans la bande de Gaza dans les prochaines heures ou jours.
Macron a insisté sur le fait que l'Union européenne devrait revoir ses accords avec Israël, en particulier l'accord de partenariat qui exige le respect des droits de l'homme, laissant entendre la possibilité de sanctions en cas de violations continues, déclarant : "Nous devons renforcer notre position ... car c'est une nécessité aujourd'hui".
En ce qui concerne les efforts de paix, Macron a mentionné la conférence internationale à venir que la France et l'Arabie saoudite organiseront entre le 17 et le 30 juin au siège des Nations unies à New York, visant à relancer le processus de solution à deux États.
Il a souligné que l'établissement d'un État palestinien sous certaines conditions est une nécessité politique et morale, énumérant ces conditions, notamment :
* La libération des otages détenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël.
* Le désarmement du Hamas.
* L'exclusion du Hamas du gouvernement de l'État palestinien futur.
* La reconnaissance de l'État palestinien par Israël et son droit à vivre en sécurité.
* L'établissement d'une structure de sécurité régionale garantissant la stabilité.
Dans le cadre de sa tournée asiatique, Macron participe également au "Forum de dialogue de Shangri-La" sur la sécurité à Singapour, où il a prononcé un discours clé vendredi soir.
Le forum met l'accent sur les questions liées à l'augmentation de l'influence de la Chine, la guerre en Ukraine, les menaces sécuritaires en Asie, ainsi que les politiques de protection commerciale américaines sous l'administration de Trump, en particulier les droits de douane élevés imposés aux alliés asiatiques et à la Chine.
Le secrétaire à la Défense américain, Lloyd Austin, participe également au forum pour la première fois, dans un contexte de montée des tensions verbales entre Washington et Pékin, et des inquiétudes croissantes concernant l'engagement militaire des États-Unis envers Taïwan, qui fait également face à des menaces de droits de douane américains pouvant atteindre 32%.
Les déclarations de Macron reflètent un changement de ton en France et une orientation européenne croissante vers l'exercice de véritables pressions sur Israël, dans le but d'imposer une nouvelle voie diplomatique conduisant à une solution politique permanente au conflit israélo-palestinien.