La Jordanie répond à Netanyahu : aucun soutien arabe sans approbation palestinienne

Un responsable jordanien de haut rang a répondu, dans une déclaration exclusive à l'agence Reuters hier jeudi 7 août, aux propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu concernant l'avenir de la bande de Gaza, affirmant que les pays arabes ne soutiendront aucun plan ou arrangement à Gaza qui n'ait pas l'approbation des Palestiniens eux-mêmes.

Le responsable a déclaré : "Les Arabes ne vont pas approuver les politiques de Netanyahu, et ils ne répareront pas ce qu'il a détruit", dans le premier commentaire officiel d'un pays arabe voisin sur les récentes déclarations israéliennes.

Netanyahu avait déclaré, dans une interview avec Fox News, qu'Israël avait l'intention de contrôler militairement la bande de Gaza dans son intégralité, mais qu'il ne souhaitait pas la gouverner de manière permanente, cherchant plutôt à la remettre plus tard à des "forces arabes" qui la géreraient de manière appropriée.

Il a refusé de donner des détails sur les pays arabes qui pourraient participer à cet arrangement ou sur la forme de gestion proposée.

Netanyahu a déclaré : "Nous avons l'intention de contrôler Gaza dans son intégralité. Nous ne voulons pas la garder, nous ne voulons pas la gouverner ou être là en tant qu'autorité dirigeante. Nous voulons un environnement sécuritaire autour de nous, et nous voulons que Gaza soit remise à des forces arabes qui la gèrent correctement, sans menace pour nous, et qui assurent une vie décente aux habitants de la bande."

Il a ajouté que la mise en œuvre d'un tel plan est "impossible tant que le Hamas est présent".

Le responsable jordanien a souligné que la sécurité à Gaza doit être assurée par les institutions palestiniennes légitimes, et non par des parties extérieures imposant des solutions de l'extérieur, en faisant clairement référence au rejet de l'idée de remettre la bande à des forces arabes sans un large accord palestinien.

De son côté, le Hamas a considéré les déclarations de Netanyahu comme "un coup d'État contre le processus de négociation" visant à parvenir à un cessez-le-feu dans la bande.

Il a déclaré dans un communiqué officiel publié jeudi que "les plans de Netanyahu pour étendre l'agression confirment qu'il cherche à se débarrasser de ses prisonniers et à les sacrifier au service de ses intérêts personnels".

Le communiqué a ajouté que l'occupation israélienne utilise la question des prisonniers comme prétexte pour poursuivre l'attaque sur Gaza et réaliser des gains politiques internes.

Les déclarations de Netanyahu sont intervenues avant une réunion restreinte réunissant plusieurs de ses ministres pour discuter des plans de l'armée israélienne pour contrôler davantage de terres à l'intérieur de la bande de Gaza, alors que les opérations militaires se poursuivent parallèlement à des efforts diplomatiques internationaux pour mettre fin à l'escalade.