L'Iran annonce ses conditions nucléaires et affirme : pas de confiance en l'Amérique

L'Iran a annoncé qu'il pourrait accepter d'imposer des "restrictions temporelles spécifiques" sur son programme nucléaire civil si les sanctions américaines étaient levées, tout en affirmant que sa confiance envers Washington est "nulle" en raison de son intervention directe dans la récente attaque israélienne.
Majid Takht-Ravanchi, l'assistant politique du ministre iranien des Affaires étrangères et membre de la délégation de négociation, a indiqué que son pays était prêt à réduire ses activités nucléaires dans le cadre d'un accord "équitable et bénéfique pour les deux parties". Il a déclaré à l'agence "ISNA" : "Nous pourrions accepter des restrictions temporelles spécifiques sur les activités nucléaires civiles en échange de la levée des sanctions."
Le niveau d'enrichissement que l'Iran pourrait réduire n'a pas été précisé, mais il a exclu d'accepter un arrêt total de l'enrichissement, affirmant que cette exigence américaine "mènerait à l'échec de tout accord".
Pour sa part, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ismail Baqaei, a déclaré lors de sa conférence de presse hebdomadaire : "Nous n'avons pas confiance en l'administration américaine... J'ai déjà affirmé, même lors des négociations avec eux, que nous n'avons pas confiance en eux."
Il a ajouté que l'implication directe des États-Unis dans la récente attaque israélienne : "n'a pratiquement laissé aucune place à la confiance."
Baqaei a confirmé que les discussions avec les pays européens (Royaume-Uni, Allemagne et France) n'avaient pas cessé, notant que la dernière réunion à Istanbul il y a deux semaines avait abouti à un accord pour continuer les négociations. Cependant, il a précisé que : "le temps et le lieu pour le prochain round n'ont pas encore été déterminés."
De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a nié tout arrêt dans la communication avec les Européens, tout en s'abstenant de confirmer que la Norvège accueillerait un éventuel round de négociations avec Washington.
Cette déclaration survient après l'échec de cinq rounds de négociations indirectes entre l'Iran et les États-Unis cette année, sous l'égide d'Oman, qui ont coïncidé avec l'escalade militaire israélienne et les frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes. Les pays de la "troïka européenne" ont également échoué à faciliter un nouvel accord nucléaire, malgré la poursuite des efforts diplomatiques.