La scène libanaise continue de vivre des tensions croissantes suite aux deux dernières décisions du gouvernement : restreindre les armes à l'État avant la fin de l'année, et approuver le document de l'envoyé américain Thomas Barak, ce qui a entraîné le retrait des ministres de la communauté chiite de deux sessions gouvernementales consécutives et une grande tension dans la rue.
Dans un développement sur le terrain, les partisans du Hezbollah ont bloqué des routes principales en protestation contre la décision du gouvernement, fermant les routes de Zahle et Chatura dans la Bekaa à l'est du pays, ainsi que la route de Baabda - Hazmieh menant à la capitale Beyrouth.
Avec l'intensification des mouvements, l'armée libanaise est intervenue et a arrêté plusieurs partisans du parti après leur arrivée au centre de la capitale.
Ces tensions surviennent après que le gouvernement libanais a approuvé le point sur la restriction des armes à l'État libanais, ce qui a été considéré comme une étape directe vers le désarmement du "Hezbollah", que le parti a catégoriquement rejeté.
Mohammad Raad, un député éminent du parti, a exprimé une position ferme en disant :
"La mort plutôt que de remettre les armes au gouvernement", défiant ainsi ouvertement les décisions de l'État.
Pour sa part, le président du Parti des Forces Libanaises, Samir Geagea, a souligné que "le Hezbollah sait très bien que le dossier des armes est terminé", affirmant que l'ignorance du parti à l'égard de la décision du gouvernement le mettra "en dehors de la loi".
Il a exprimé l'espoir que le parti prenne la décision appropriée dans les deux jours, afin d'éviter une aggravation supplémentaire.
Malgré l'escalade, des médias libanais ont révélé que les communications entre les instances officielles et le Hezbollah se poursuivent - même de manière indirecte - dans une tentative de contenir la crise, de contrôler la rue et de revenir à la table du dialogue politique, au milieu d'efforts soutenus pour ramener les ministres chiites au gouvernement afin de ne pas entraver son fonctionnement exécutif.
Selon des sources, l'envoyé américain Tom Barak devrait bientôt revenir à Beyrouth pour poursuivre les discussions avec les responsables libanais sur les mécanismes de mise en œuvre de la décision de restreindre les armes à l'État, décision pour laquelle il avait apporté une note contenant un calendrier et un plan détaillé pour le désarmement du parti.
La réunion du gouvernement libanais jeudi dernier au palais présidentiel, qui a duré plus de quatre heures, a discuté des détails du document de Barak et a abouti à l'approbation uniquement de l'introduction du document américain, sans aborder encore les points concernant les étapes temporelles du désarmement.
Le ministre de l'information, Paul Marquès, a précisé que le gouvernement a chargé l'armée libanaise d'élaborer un plan clair pour mettre en œuvre le désarmement avant la fin de l'année en cours, ce que le Hezbollah rejette catégoriquement et considère comme une atteinte à ce qu'il appelle "l'armement de la résistance".
Dans ce contexte explosif, les regards se tournent vers les jours à venir, avec de grandes questions :
Les médiations réussiront-elles à apaiser la rue ?
Le Hezbollah cédera-t-il à la solution politique ou se dirigera-t-il vers une confrontation ouverte avec l'État ?