Quelques heures avant l'arrivée de l'envoyé spécial américain Thomas Barak à Beyrouth aujourd'hui lundi, portant la réponse israélienne aux modifications libanaises concernant le document américain pour établir un cessez-le-feu entre le Liban et Israël, un développement marquant a émergé sur la scène intérieure, représenté par l'appel du Hezbollah et du mouvement Amal à une mobilisation populaire dans la rue, en rejet du décret du gouvernement libanais restreignant les armes à l'État.
Dans un communiqué commun, le bureau central des travailleurs du mouvement "Amal" et l'unité des syndicats et des travailleurs centraux du Hezbollah ont appelé "tous les travailleurs du Liban, ses producteurs et ses syndicalistes à se rassembler mercredi prochain à 17h30 (14h30 GMT) sur la place Riad al-Solh au centre de Beyrouth", en dénonçant ce qu'ils ont qualifié de "décisions gouvernementales injustes" émises les 5 et 7 août 2025, qui stipulent le début d'un plan de restriction des armes à l'armée libanaise.
* "L'arme de la résistance est honorable"
Le communiqué a décrit l'arme du Hezbollah comme "une arme honorable qui défend la patrie", rejetant ce qu'il considérait comme "des pressions extérieures visant à briser la volonté du peuple et sa résistance".
Il a également souligné que "la mobilisation populaire nationale" attendue serait un message de rejet de "la soumission et de la capitulation", et une affirmation du "droit de conserver les armes qui ont prouvé leur efficacité face aux ennemis".
* Une position officielle de montée en puissance
Cette invitation constitue le premier mouvement officiel et public du Hezbollah pour descendre dans la rue en rejet du décret gouvernemental concernant les armes, après que ses partisans se soient auparavant contentés d'organiser des manifestations à moto dans les rues de Beyrouth en signe de protestation non officielle.
* Échec des communications avec l'État
Des sources privées ont révélé que les récentes réunions entre une délégation du Hezbollah et les émissaires du président de la République, Joseph Aoun, n'ont abouti à aucun résultat significatif, indiquant que le parti a informé Aoun et le commandant de l'armée, Rudolf Haikal, que la mise en œuvre de la décision de "restriction des armes" conduirait à une confrontation directe.
Les sources ont également ajouté que le Hezbollah a rejeté même les procédures formelles dans ce dossier, considérant que le simple fait de les accepter constituerait un compromis stratégique inacceptable.
* Le gouvernement poursuit son plan... et l'armée est chargée de l'exécution
Le gouvernement libanais avait approuvé au début d'août un plan clair pour restreindre les armes à l'État, dans une démarche qualifiée de la plus audacieuse depuis la fin de la guerre dévastatrice avec Israël l'année dernière.
Le gouvernement a chargé l'armée libanaise d'élaborer un plan d'exécution pour cette décision avant la fin du mois en cours, avec un début de remise des armes progressivement, et se terminant à la fin de l'année actuelle (2025).
* Un envoyé américain portant un plan de désarmement
Parallèlement, l'envoyé américain Thomas Barak arrive aujourd'hui à Beyrouth, portant la réponse israélienne aux propositions libanaises concernant le document américain, qui est jusqu'à présent le plan le plus détaillé pour le désarmement du Hezbollah.
Cette initiative américaine s'inscrit dans le cadre d'efforts internationaux pour établir un cessez-le-feu permanent entre le Liban et Israël, après la guerre violente qui a éclaté l'année dernière.
Et malgré la montée des pressions extérieures, le Hezbollah continue de rejeter tous les appels à remettre ses armes, affirmant que ses armes font partie de l'équation de dissuasion, et qu'il ne permettra pas leur affaiblissement en aucune circonstance.
* Attente populaire et officielle de ce que mercredi apportera
Entre l'escalade dans la rue et les mouvements diplomatiques intenses, Beyrouth vit sous le poids d'une tension politique et sécuritaire croissante, alors que les Libanais attendent de voir si la manifestation prévue mercredi restera dans son cadre pacifique, ou si elle constituera une première étincelle pour une confrontation plus large entre le Hezbollah et l'État libanais, qui a décidé pour la première fois de mettre l'arme de la "résistance" sur la table de l'exécution, et non du dialogue.