Le représentant spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grondberg, a averti lors de sa présentation devant le Conseil de sécurité international hier mardi que les troubles régionaux croissants continuent de compromettre les chances de paix et de stabilité au Yémen, affirmant qu'un règlement politique est devenu une nécessité qui ne peut être retardée.
Il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures proactives et pragmatiques pour préparer le terrain à la fin du conflit en cours.
Dans son discours, Grondberg a réaffirmé ses trois priorités :
1 _ Réduire l'escalade militaire sur les lignes de front.
2 _ Établir un processus de négociations global basé sur la feuille de route signée en décembre 2023.
3 _ Renforcer la coopération avec les parties régionales et internationales pour soutenir la stabilité du Yémen.
* Une escalade sur le terrain menace le retour de la guerre
Le représentant spécial des Nations Unies a exprimé sa profonde inquiétude face à l'escalade militaire, faisant référence à la grande attaque sur le front d'Alab dans la province de Saada (nord du Yémen), ainsi qu'au renforcement des positions des Houthis près de la ville côtière de Hodeïda sur la mer Rouge.
Il a considéré que le comité de coordination militaire des Nations Unies joue un rôle crucial dans la préparation d'un cessez-le-feu global.
* Défis économiques aggravant les souffrances des Yéménites
Sur le plan économique, Grondberg a indiqué que l'escalade et la fragmentation financière aggravent le fardeau de la vie des citoyens, affirmant que la situation économique reste l'un des principaux obstacles à la réalisation de la paix.
Il a salué les récentes mesures prises par la Banque centrale yéménite et le gouvernement pour stabiliser le taux de change et les prix des biens de première nécessité, mais a exprimé son inquiétude concernant les actions unilatérales du groupe Houthi, y compris l'émission de nouvelles coupures de 50 et 200 rials, ce qu'il a considéré comme un facteur qui approfondit la fragmentation du rial yéménite et complique les efforts de unification de l'économie nationale.
* Efforts des Nations Unies pour faire avancer le processus politique
Grondberg a passé en revue les résultats d'un nouveau cycle de réunions qu'il a tenues avec le gouvernement yéménite et des acteurs sécuritaires régionaux, sous l'égide du comité de coordination militaire, considérant que ces rencontres sont nécessaires pour réduire les tensions et établir les bases nécessaires à un cessez-le-feu global.
Il a souligné l'importance de la poursuite des discussions entre les différentes parties, insistant sur la nécessité de respecter la feuille de route convenue à la fin de l'année 2023.
Il a également mentionné certaines améliorations, notamment l'amélioration de l'accès aux routes entre les provinces d'Al-Bayda et d'Abyan, considérant cela comme un élan positif sur lequel il faut s'appuyer.
Il a salué le rôle actif des organisations de la société civile, appelant toutes les parties à faciliter la circulation des civils et des activités commerciales pour renforcer la stabilité sociale et économique.
* Menaces régionales... et contrebande d'armes
Dans un autre contexte, Grondberg a mentionné la saisie d'une cargaison d'armes en mer Rouge, appelant au respect des résolutions du Conseil de sécurité concernant l'interdiction d'exportation d'armes vers le Yémen.
Il a également condamné les attaques contre des navires civils et les frappes réciproques entre les Houthis et Israël, avertissant que leur poursuite menace les infrastructures vitales dans les ports de la côte ouest du Yémen.
* Détention de fonctionnaires de l'ONU et préoccupations humanitaires
Le représentant spécial des Nations Unies a demandé au groupe Houthi de libérer immédiatement 23 employés des Nations Unies, ainsi que d'autres de diverses organisations internationales et diplomatiques, soulignant que leur détention continue est totalement inacceptable.
Il a également dénoncé le retard dans le rapatriement des survivants de l'équipage du navire “MV Eternity Sea”, appelant les Houthis à faciliter leur retour de toute urgence.
* En conclusion : la paix est possible et nécessaire
Grondberg a conclu sa présentation en soulignant que parvenir à une solution politique durable au Yémen "n'est pas seulement possible, mais une nécessité urgente", appelant toutes les parties et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités et à soutenir le processus onusien pour mettre fin à ce conflit prolongé qui pèse sur des millions de Yéménites.