Programme alimentaire mondial : "La crise de la sécurité alimentaire en Syrie s'aggrave en raison de la situation économique fragile."

L'Organisation mondiale de l'alimentation a publié un rapport sur la persistance de la crise de la sécurité alimentaire en Syrie et l'augmentation du taux d'insécurité alimentaire, malgré une baisse relative des prix des denrées alimentaires.
Les indicateurs du rapport, diffusés par des médias, révèlent que "les défis liés à la sécurité alimentaire en Syrie ne disparaîtront pas de sitôt, mais s'aggravent en raison de la fragilité de la situation économique, de la poursuite du conflit et du changement climatique, ce qui nécessite des réponses urgentes de la part des institutions humanitaires et des acteurs de la communauté internationale pour éviter l'aggravation de la crise".
Selon le rapport, le pays a connu, entre novembre 2024 et janvier 2025, une vague de sécheresse précoce, limitant l'accès aux terres agricoles et réduisant les quantités de pluie, entraînant une baisse prévue des surfaces cultivées et des récoltes, et donc une diminution de la production de céréales en 2025.
La hausse des prix des intrants agricoles tels que le carburant et les engrais a poussé les agriculteurs à se tourner vers des cultures plus rentables, comme l'anis, le cumin, la nigelle et la coriandre, ce qui a approfondi la crise de production céréalière.
Les rapports de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture estiment la production de céréales en Syrie en 2024 à environ 3,4 millions de tonnes, soit 13 % de moins que la moyenne des cinq dernières années et environ 33 % du niveau avant le déclenchement de la révolution syrienne.
Malgré la baisse de la production locale, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture prévoit une augmentation des importations de blé au cours de l'année marketing 2024/2025 (entre juillet et juin), dépassant la moyenne des cinq dernières années. Cependant, la persistance des fluctuations économiques, la dévaluation de la monnaie nationale et les troubles internes sont autant de facteurs qui entravent la capacité du pays à sécuriser ses besoins en importations de blé en 2025.
Il convient de noter que les estimations indiquent que plus de la moitié de la population souffre d'insécurité alimentaire, dont 9,1 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë.